CNAMGS : la fille de Chambrier accuse celle de Léon Mba d’avoir bloqué ses reformes

Dans un discours « d’aurevoir » lu devant le ministre des Affaires sociales et les nouveaux patrons de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), Audrey Christine Chambrier Voua, Directrice générale sortante de la CNAMGS a publiquement accusé Brigitte Anguile Mba, Président sortante du conseil d’administration de la structure d’avoir « bloqué » deux principales réformes qui auraient permis à la caisse d’économiser beaucoup d’argent.

Les deux réformes concernent le chapitre des évacuations sanitaires dont le coût annuel est d’environ 12 milliards de FCFA.

Audrey Christine Chambrier Voua affirme avoir ouvert une réflexion et des négociations sur la question. Il en est ressorti des conclusions selon lesquelles au Gabon soit il manque des plateaux techniques ou des personnels spécialisés dans le traitement des maladies dont les évacuations sanitaires coûtent trop chers à la CNAMGS.

La Directrice générale a affirmé avoir proposé d’acquérir des nouveaux plateaux techniques à mettre à disposition des hôpitaux du Gabon. Pour rembourser les sommes engagées, les hôpitaux devaient reverser à la CNAMGS une partie des recettes générées par ces plateaux techniques.

Le conseil d’administration « ne nous a pas suivi », a poliment déclaré la fille de Chambrier.

Le second volet concerne l’absence des professionnels dans la prise en charge des patients au Gabon. Audrey Christine Chambrier Voua a soutenu avoir négocié et conclu des partenariats avec la fondation Rothschild à Paris et la Fondation Mohamed VI à Rabat au Maroc. Le but devait être de faire venir des experts à Libreville afin de soigner les malades surplace et former les gabonais. « Mais le conseil d’administration ne nous a pas suivi », a encore lâché la DG sortant de la CNAMGS.

Audrey Christine Chambrier Voua et Brigitte Anguile Mba ont toutes les deux été limogées de la CNAMGS pour des raisons officiellement non communiquées.

La question des évacuations sanitaires serait, selon des sources bien informées une source énorme d’enrichissement illicite à la CNAMGS. Les implications seraient à divers niveaux : en interne mais aussi en externe (ministères, agences intermédiaires et hôpitaux d’accueil des patients).

En revanche, Audrey Christine Chambrier Voua n’a pas été bavarde sur la question des frais annuels des médicaments qui s’élèverait à environ 40 milliards de FCFA par an pour une population d’environ 2 millions d’habitants.

Plusieurs sources évoquent également des magouilles à plusieurs niveaux. Ces magouilles seraient facilitées par le « refus » volontaire d’informatiser et de mettre en réseau toutes les informations en partant du prescripteur jusqu’à la dispensation du médicament sans oublier le contrôle des factures et reçus.

Samedi, la ministre des Affaires sociales Nadine Nathalie Awanong Anato a présidé la cérémonie d’installation des nouveaux dirigeants de la CNAMGS, tous désignés par un comité de sélection après un appel d’offre.

Nadia Christelle Koye a été désignée Directrice générale. Pierre Moussavou, Directeur général adjoint et l’homme d’affaires Alain Claude Kouakoua, membre de la Fédération des entreprises du Gabon (FEG) a été nommé président du Conseil d’administration pour le compte du patronat.

Pour rappel, la CNAMGS a été créée par l’ordonnance n° 0022/PR/2007 du 21 août 2007 instituant un régime obligatoire d’assurance maladie et de garantie sociale en République Gabonaise.

Elle prend en charge les 80 % des frais médicaux en cas de maladie ordinaire, 90 % en cas de maladie de longue durée ou 100 % pour certains actes (accouchement effectué sous contrôle médical, évacuations sanitaires à l’étranger des Gabonais économiquement faibles (GEF).

La caisse est un établissement public à vocation sociale, doté de la personnalité juridique, ainsi que de l’autonomie de gestion administrative et financière. Elle est soumise aux règles de gestion du droit privé mais ses rapports d’exploitation sont confidentiels ce qui n’a jamais ému les employeurs du secteur privé qui contribuent à une partie de ses revenus.

Carl Nsitou

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