Mauvaise nouvelle pour les assurés de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Depuis hier mercredi, tous les pharmaciens ont unanimement décidé de ne plus servir les médicaments aux assurés de la CNAMGS à cause d’une lourde dette mais pas que !
« A compter du 1er janvier 2025 les services aux assurés de la CNAMGS sont momentanément suspendus », a annoncé le Syndicat des pharmaciens du Gabon (SYPHARGA) dans un court communiqué ventilé sur les réseaux sociaux.
Une source proche du syndicat a confirmé cette décision qui est la conséquence d’un préavis déposé le 12 novembre dernier auprès des autorités en novembre dernier mais resté sans suite.
La décision du SYPHARGA est stricte. Aucun assuré CNAMGS ne sera servi jusqu’à nouvel ordre. Même les patients en attente d’une opération sont concernés, selon un pharmacien contacté par la rédaction de Gabonactu.com
A l’origine de cette radicalisation, l’accumulation des retards dans le règlement des factures des médicaments fournis aux assurés CNAMGS.
« Nous ne pouvons plus supporter. Nous avons des charges à l’exemple des salaires, des loyers et des impôts », a affirmé un pharmacien contacté par la rédaction de Gabonactu.com qualifiant la CNAMGS d’un « gros malade » qui doit être admis dans un bloc en soins intensifs pour être « réanimé ».
« Chaque fois que nous revendiquons, la CNAMGS paye un tier de la dette ignorant que nous payons cash les médicaments livrés à ses assurés », a regretté le pharmacien préférant l’anonymat.
Pour éviter les conflits, le SYPHARGA exige désormais que les factures de ses adhérents auprès de la CNAMGS soient payées chaque fin du mois.
Le syndicat qui apprécie favorablement les bienfaits de ce service public, estime malheureusement que la caisse est très mal gérée. Il y aurait des magouilles à plusieurs niveaux du fait de la faible informatisation de tout le système.
« Il y a des patients qui circulent d’une pharmacie à une autre pour se servir des grandes quantités des médicaments dont l’usage exact n’est pas connu », déplore un agent de pharmacie soupçonnant que ces médicaments sont revendus plus chers aux patients dans les cliniques ou simplement expédiés à l’étranger.
« Nous voulons arrêter la gabegie pour la survie de cette caisse sociale », a plaidé une autre source qui estime que seul le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema peut taper un coup de pate dans la fourmilière comme il le fait à la SEEG.
Si le mouvement perdure, les assurés sociaux aussi appelés gabonais économiquement faibles pourraient être très impactés. C’est le cas des retraités, des sans emplois et des étudiants dont la facture des médicaments est prise en charge à environ 95%.
Antoine Relaxe