Référendum constitutionnel : Pêche aux suffrages et retrait des cartes d’électeurs !

« Dans le cadre de l’élection référendaire du 16 novembre prochain, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Hermann Immongault, porte à la connaissance des électeurs que le processus de distribution des cartes d’électeurs débute ce samedi 9 novembre 2024 », a-t-on appris dans un communiqué de presse officiel publié ce jour même. Sur le terrain, la campagne bat son plein ce week-end entre les partisans du ‘’Oui’’ et du ‘’Non’’ qui ne multiplient les opérations de charme à l’endroit des futurs électeurs, aussi bien à Libreville qu’à l’intérieur du pays, dans l’espoir de rallier les suffrages du plus grand nombre de part et d’autre.   

L’anonce précise que cette opération se déroule dans les mairies et les préfectures, ainsi que dans les missions diplomatiques et postes consulaires du Gabon à l’étranger, de 8 heures à 17 heures. Il est par conséquent demandé aux électeurs de se rendre dans les sites dédiés pour procéder au retrait desdites cartes.

Billie By Nzé, Nicole Assélé, Bengone Nsi et Mouang Mbading appellent à voter  »Non » © D.R.

Le projet de texte fondamental soumis à débat et dans les tout prochains jours à la sanction du peuple souverain, est construit autour de dix (10) titres, cinq (5) chapitres et cent soixante-treize (173) articles. Il s’ouvre sur un préambule, partie intégrante de la constitution, qui proclame les principes généraux de la future république.

Son élaboration est le résultat d’un processus inspiré par les recommandations du Dialogue national inclusif, tenu du 02 au 30 avril dernier. Son écriture est en amont, l’œuvre du Comité constitutionnel national dont la mouture initiale, fortement chahutée par une frange de la classe politique nationale et de la société civile, a suscité un vif débat lors des travaux de la constituante (les deux chambres du parlement réunies en congrès), tenus du 12 au 22 octobre écoule et sanctionnés par 801 amendements et avis motivés.

Le texte actuel modifié, a été adopté à l’issue d’une réunion entre le président, le gouvernement de la transition et le bureau de la constituante. Les contradictions ne se sont pour autant pas amenuisées entre les partisans du ‘’Oui’’ et du ‘’Non’’, concernant principalement les dispositions relatives aux conditions d’éligibilité à la présidence de la république et le régime de gouvernance politique et institutionnelle devant régir la future république gabonaise.

Au terme de l’article 43 de ce projet de constitution, le président de la république gabonaise doit notamment « avoir la nationalité gabonaise unique et exclusive… Etre né gabonais d’au moins un parent gabonais, lui-même né gabonais… Il doit être marié(e) à un(e) gabonais(e), lui-même né gabonais et parler au moins une langue nationale ».

A propos du régime présidentiel préconisé, la future constitution qui supprime la fonction de premier ministre, dispose en son article 41 que « le président de la république est le Chef de l’Etat, il est le détenteur du pouvoir exécutif … il détermine et conduit la politique de la Nation », peut-on lire.

Aussi, l’article 22 qui ne manque pas non plus d’exacerber les contradictions et éloigner les positions stipule-t-il que « Les citoyens ont le droit de se réunir librement. Les manifestations ou défilés sur l’espace public doivent être autorisés dans les conditions prévues par la loi ». Protestation des partisans du ‘’Non’’ qui y voient une restriction des libertés individuelles et politiques, là où il ne suffisait jusque-là que d’une simple lettre d’information aux services compétents, dénoncent ces derniers.

Biyoghé Mba et le PDG, Ndong Sima et l’AP, Paulette Missambo et l’UN et Jean Boniface Assélé du CLR disent  »Oui » © D.R.

Les partisans du ‘’Oui’’ y décèlent en revanche des avancées significatives et historiques, marquées notamment par la consignation du refus systématique à la dévotion monarchique du pouvoir, consacré notamment par l’alinéa 3 de l’article 43 qui prescrit que « Le conjoint et les descendants d’un président de la république ne peuvent se porter candidats à sa succession », arguent ils.

Les gabonais en âge de voter sont appelés aux urnes, le 16 novembre prochain, dans le cadre du référendum constitutionnel destiné à doter le pays d’une nouvelle constitution et le faire rentrer dans une nouvelle république, après 56 ans de règne sans partage du Parti démocratique gabonais (PDG).

La campagne référendaire, en vue de l’adoption de la future constitution de la république gabonaise, ouverte mercredi 06 avril dernier, s’achève le vendredi 15 novembre en cours à minuit. Le scrutin est prévu pour le lendemain, samedi 16 novembre 2024.

Féeodora Madiba

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Vous aimez l'article? Merci de le partager.