Référendum constitutionnel : Bilie By Nzé invite Oligui Nguéma à un débat télévisé

Le ton, plutôt à fleuret moucheté, est donné dans la campagne pour la consultation référendaire, en vue de l’adoption de la future constitution de la république gabonaise, prévue le 16 novembre en cours. Au cours du meeting de lancement de ladite campagne, ce samedi dans l’un des quartiers de ‘’Nzeng-Ayong’’, dans le 6ème arrondissement de Libreville, pour le compte de la plate-forme qu’il dirige, dénommée ‘’Entente pour le Gabon’’, Alain Claude Bilie By Nzé, ancien et dernier premier ministre du président déchu, Ali Bongo Ondimba, souhaite pour clarification de positions, l’organisation d’un débat public télévisé entre lui et l’une des principales personnalités haut-rang du pays, notamment le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma.  

En campagne pour le ‘’Non’’ à la future constitution, Alain Claude Bilie By Nze, a invité samedi le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, à un débat télévisé pour défendre chacun, les raisons de son ‘’Oui’’ ou de son ‘’Non’’ à la future constitution, soumise à débat et dans les tout prochains jours, à la sanction populaire.

« Si vous voulez que les gabonais comprennent ce qui se passe, moi j’invite à un débat télévisé. Il désigne le représentant du ‘’Oui’’ et moi pour le ‘’Non’’. On va à la télévision et on débat », a-t-il lancé à l’endroit du président de la transition, suscitant des acclamations de l’assistance acquise à la cause du ‘’Non’’, a-t-on constaté.

« Si lui-même ne peut pas venir, qu’il envoie le Premier ministre…. Si le Premier ministre ne peut pas venir parce qu’il est occupé ou qu’il botte en touche parce que ce qu’il est entrain de voter aujourd’hui ce qu’il combattait hier, Barro Chambrier est là qu’il vienne. Il est vice Premier ministre. Ces postes je les ai occupés… Donc si Barro ne vient pas, je ne vois pas qui va venir », suggère Alain Claude Bilie By Nzé, comme par défi.

« Discutons, débattons, éclairons les gabonais. C’est un combat d’idées.  Ce n’est pas un combat de bâtons. Ce n’est pas un combat de fusils… Nous quand nous étions là on nous critiquait. On ne pleurait pas. Mesdames messieurs, ne pleurez pas. Il ne faut pas pleurer.  Il est interdit de pleurer.  Ne sortez pas les fusils, ce n’est pas l’heure des fusils », a ironisé, pour conclure, l’ancien député du Canton Ntang Louli, à Makokou, province de l’Ogooué Ivindo (nord-est).

Vue partielle des personnalités de la plate-forme  »Ensemble pour le Gabon » @ Gabonactu.com

Lors de l’étape de Lébamba, dans la province de la Ngounié (sud), de sa dernière tournée républicaine, le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, avait clairement désigné Alain Claude Bilie By Nzé comme étant le principal manœuvrier de la réforme constitutionnelle chahutée et du ‘’tripatouillage électoral’’ à l’origine du ‘’coup d’état’’ du 30 août 2023.

Le projet de texte fondamental en débat, avant d’être soumis dans les tout prochains jours à la sanction du peuple souverain, est construit autour de dix (10) titres, cinq (5) chapitres et cent soixante-treize (173) articles. Il s’ouvre sur un préambule, partie intégrante de la constitution, qui proclame les principes généraux de la future république.

Le texte actuel modifié, a été adopté à l’issue d’une réunion entre le président, le gouvernement de la transition et le bureau de la constituante. Les contradictions ne se sont pour autant pas amenuisées entre les partisans du ‘’Oui’’ et du ‘’Non’’, concernant principalement les dispositions relatives aux conditions d’éligibilité à la présidence de la république et le régime de gouvernance politique et institutionnelle devant régir la future république gabonaise.

Au terme de l’article 43 de ce projet de constitution, le président de la république gabonaise doit notamment « Avoir la nationalité gabonaise unique et exclusive… Être né gabonais d’au moins un parent gabonais, lui-même né gabonais… Il doit être marié(e) à un(e) gabonais(e), lui-même né gabonais et parler au moins une langue nationale ».

A propos du régime présidentiel préconisé, la future constitution qui supprime la fonction de premier ministre, dispose en son article 41 que « Le président de la république est le Chef de l’Etat, il est le détenteur du pouvoir exécutif … il détermine et conduit la politique de la Nation », peut-on lire.

Aussi, l’article 22 qui ne manque pas non plus d’exacerber les contradictions et éloigner les positions stipule-t-il que « Les citoyens ont le droit de se réunir librement. Les manifestations ou défilés sur l’espace public doivent être autorisés dans les conditions prévues par la loi ». Protestation des partisans du ‘’Non’’ qui y voient une restriction des libertés individuelles et politiques, là où il ne suffisait jusque-là que d’une simple lettre d’information aux services compétents, dénoncent ces derniers.

Les partisans du ‘’Oui’’ y décèlent en revanche des avancées significatives et historiques, marquées notamment par la consignation du refus systématique à la dévotion monarchique du pouvoir, consacré notamment par l’alinéa 3 de l’article 43 qui prescrit que « Le conjoint et les descendants d’un président de la république ne peuvent se porter candidats à sa succession », arguent-ils

Alain Claude Bilie By Nzé est de fait en rupture de ban avec le Parti démocratique gabonais (PDG), dont il est un des hiérarques, mais qui bat campagne en faveur du ‘’Oui’’ pour le référendum constitutionnel à venir.

Les gabonais en âge de voter sont appelés aux urnes, le 16 novembre prochain, dans le cadre du référendum constitutionnel destiné à doter le pays d’une nouvelle constitution et le faire rentrer dans une nouvelle république, après 56 ans de règne sans partage par le PDG.

La campagne référendaire, en vue de l’adoption de la future constitution de la république gabonaise, ouverte mercredi 06 avril dernier, s’achève le vendredi 15 novembre en cours à minuit. Le scrutin est prévu pour samedi 16 novembre 2024.

Antoine Relaxe

One thought on “Référendum constitutionnel : Bilie By Nzé invite Oligui Nguéma à un débat télévisé

  1. C’est un projet de constitution torchon. Il consacre des mégas pouvoir à un homme qui vont de l’exécutif, au législatif et jusqu’au judiciaire. Finalement, il devient un dieu.
    J’exhorte les gabonais à voter massivement pour le NON!

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