Réuni en Conseil national, sous la férule de son président intérimaire, Guy Roger Aurat Réténo, le parti ‘’Réagir’’ a exprimé son rejet du projet de constitution soumis à référendum le 16 novembre prochain. C’était à la faveur d’une conférence de presse tenue mercredi, au siège de ‘’Réagir’’, sis au quartier ‘’Bas de Gué-Gué’’, dans le 1er arrondissement de Libreville.
Le Conseil nationale de ‘’Réagir’’ (Réappropriation du Gabon, de son indépendance pour sa reconstruction) s’est prononcé à la majorité des voix (60%) contre le projet de texte fondamental soumis au débat national. « Fidèles à nos statuts, nos idéologies et nos valeurs, les partisans du ‘’Non’’ ont exprimé leurs réserves », a déclaré, Jean Valentin Léyama, Secrétaire exécutif du parti REAGIR.
A l’appui de ces réticences, les membres du Conseil national de ‘’Réagir’’ dénoncent un texte équivoque, qui semble faire l’apologie du coup d’état. « Les responsables du parti dénoncent le remplacement dans le préambule du texte initial, du passage affirmant la volonté d’assurer l’indépendance et l’unité nationale, d’organiser la vie commune d’après les principes de la souveraineté nationale, de la séparation des pouvoirs, de la démocratie pluraliste et participative par une disposition qu’ils jugent très pernicieuse et qui s’apparente à une légitimation constitutionnelle de la prise de pouvoir par la force », a expliqué Jean Valentin Léyama.
Dénonçant en plus les conditions d’éligibilité trop restrictives et arbitraires à la présidence de la république au terme de l’article 43, ‘’Réagir’’ souhaiterait voir ramener la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, afin d’encourager la vitalité et le renouvellement de l’espace démocratique.
Aussi, les membres Conseil national de ‘’Réagir’’ pointe le déséquilibre des pouvoirs au profit du président de la république dans ce texte « qui manque de garanties explicites sur la séparation des pouvoirs et que la lecture combinée de certains articles rend impossible toute cohabitation, avec un président qui s’arroge le pouvoir de dissolution du Parlement sans contrepartie », ont-ils décrié.
Dans l’attente des résultats du référendum, au lendemain du 16 novembre prochain et dans le cadre de la campagne référendaire en cours, ‘’Réagir’’ appelle les autorités de la transition à garantir un traitement équitable des partisans du « Oui » et du « Non », conformément au principe de pluralité d’opinions.
Elliott Ana Merveille et Tryphène Lembah