Future constitution : Le ‘’Niet’’ du Dr Nicole Assélé

Sur la tribune ‘’Ligne directe’’ de Gabonactu.com, Dr Nicole Assélé, leader et fervente défenseure des droits de la femme, Dr Nicole Assélé a clamé haut et fort qu’elle voterait ‘’Non’’ le 16 novembre prochain, date du référendum constitutionnel. L’ancienne ministre et dirigeante sportive fonde son rejet du futur texte constitutionnel par la portion congrue qui y est faite à la femme dans ce texte qui n’apporte une aucune avancée majeure par rapport au texte constitutionnel de référence, celui de 1991, a-t-elle fulminé.    

« Comment voulez-vous que je me contente d’une carotte, alors que j’ai droit à la moitié de la plantation », a martelé à souhait Dr Nicole Assélé, le long de l’émission dont le thème portait sur  »Les droits de la femme dans le projet de future constitution de la république gabonaise ».

A travers cette figure de style, l’ancienne ministre des sports qui intervenait intuiti personae, interpelle la conscience collective sur le peu d’allusion, de références et d’avantages consentis à la femme gabonaise dans le texte constitutionnel en débat, si ce n’est l’article 33 qui stipule laconiquement que « L’Etat affirme son attachement à la politique nataliste » sans plus, a fait savoir pour le regretter, la présidente du Mouvement féministe ‘’L’Appel des mille et une’’.

Dr Nicole Assélé et Yves Laurent Goma sur le plateau de  »Ligne directe »

A l’instar de la constitution rwandaise, citée pour l’exemple par l’ancienne Directrice générale de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), les rédacteurs du projet de texte de loi fondamentale auraient dû y inscrire certaines spécificités relatives aux droits et avantages de la femme. Elle a évoqué pêle-mêle, le droit à la gratuité pré et post natale au bénéfice de la femme enceinte ou encore l’affirmation du droit aux congés de maternité et de paternité payés.

Il en est de même s’agissant de la représentativité des femmes dans les institutions institutionnelles et administratives qui avait pourtant déjà enregistré des avancées significatives dans l’ancien dispositif légal qui fixait les quotas de représentativité des femmes à 30%. « Cette clause aurait été affirmée, avec force et détails, dans ce projet de constitution, plus tôt que de mettre en relief des aspects réducteurs comme l’apologie du ‘’coup d’état’’ à travers l’amnistie et la célébration du 30 août », a-t-elle suggéré.

Dr Nicole Assélé a également dénoncé certaines contradictions dans la future loi fondamentale, comme celle qui souligne tout à la fois les droits et libertés politiques et individuelles consacrées par les conventions internationales, mais interdisant par exemple aux descendants du président sortant à se porter candidat à la présidence de la république.

L’ancienne Déléguée générale du Centre des libéraux réformateurs (CLR) s’est également montrée particulièrement remontée contre l’hyper concentration des pouvoirs entre les mains du président de la république, dans un système présidentiel très prononcé, déjà décrié sous l’ancien régime ‘’Bongo-Pdg’’ qui le pratiquait de fait, présenté d’ailleurs comme l’une des principales raisons ayant conduit au ‘’coup d’état’’ du 30 août 2023, a-t-elle relevé pour le déplorer.

Pour toutes ces raisons, mais pas seulement, Dr Nicole Assélé, s’inscrit donc pour le ‘’Non’’ ce 16 novembre 2024, sans pour autant y associer les membres et adhérentes du mouvement féministe ‘’L’Appel des mille et une’’ pour lesquelles elle refuse d’être le Directeur de conscience.

A l’attention de ces dernières, elle a rappelé qu’elles sont appelées à voter en toute âme et conscience après les pertinentes explications reçues lundi dernier, au terme de l’ultime session des concertations thématiques et pédagogiques autour de projet de la future constitution.

‘’Ligne directe’’ est une tribune mise à la disposition des acteurs politiques et de la société civile par Gabonactu.com pour l’expression en direct de leurs opinions et positions sur les questions d’actualité majeure, notamment la campagne pour la consultation référendaire à venir.

Féeodora Madiba

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