Les parlementaires du REPAR posant pour la postérité avec les chercheurs dans le parc de l’Ivindo © D.R
Dans le cadre de la mission du 2 au 7 novembre du Réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (REPAR), les députés venus du Congo du Cameroun et du Gabon se sont rendus au parc national de l’Ivindo, situé dans le nord-est du Gabon, pour évaluer les défis de conservation dans l’espace transfrontalier baptisé : « Tridom ». Cet espace, partagé entre le Cameroun, le Congo et le Gabon, abrite une biodiversité unique mais reste sous pression face aux activités humaines.
L’honorable Accel Arnaud Dzinga Makanda, député congolais et membre du REPAR a rappelé l’importance de cette mission de terrain, réalisée dans le cadre du plan de Convergence de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC), un programme visant la préservation durable des forêts d’Afrique centrale.
« Nous évaluons les usages de cet espace protégé pour mesurer l’impact des activités humaines sur la biodiversité. Nos échanges avec les autorités locales et les populations montrent bien que des menaces subsistent malgré les efforts de conservation », a-t-il déclaré.
Au parc de l’Ivindo, les parlementaires ont ainsi constaté de nombreux défis auxquels font face les gestionnaires : le manque de matériel de surveillance tels que les boussoles, le GPS et les téléphones satellitaires (Thuraya). Une carence qui limite la couverture des patrouilles, essentielles pour prévenir le braconnage et les intrusions illégales. De plus, la superposition de permis d’exploitation minière dans des zones proches des aires protégées accentue la pression sur les écosystèmes.
Les échanges avec les chercheurs de la station Ipassa, une structure scientifique pionnière fondée en 1970 dont est partenaire le parc de l’Ivindo, ont également souligné la nécessité de renforcer la recherche pour mieux protéger la faune emblématique de la région, comme les éléphants du Gabon, dont la population est estimée à 95 000 individus.
Face à ce constat non moins reluisant, les parlementaires du REPAR envisagent des actions concrètes pour soutenir la gestion durable de ces espaces.
Pour l’honorable Dzinga Makanda, « nous devons trouver un consensus pour concilier conservation et développement. Nos législations doivent permettre une exploitation des ressources qui bénéficie non seulement aux générations présentes, mais aussi aux générations futures ».
Cette mission pourrait donc ouvrir la voie à une collaboration renforcée entre les pays du Tridom. Les parlementaires du REPAR s’engagent à cet effet, à échanger les meilleures pratiques de conservation et à sensibiliser leurs pairs pour des politiques adaptées aux enjeux transfrontaliers.
Antoine Relaxe