Electricité : Aggreko a empoché 7,3 milliards de FCFA sur une dette de 15 milliards réclamés (Interview)

Dans un entretien exclusif à la rédaction de Gabonactu.com, le Directeur général de la SEEG, Joël Lehman Sadoungout a affirmé que le Gabon a versé environ 7,3 milliards de FCFA à son partenaire Aggreko qui réclame la coquette somme de 15 milliards de FCFA d’arriérés de paiement.

« La SEEG est redevable à Aggreko une somme de 21 millions d’euros (environ 15 milliards de FCFA, ndlr). Depuis hier mardi, la SEEG a payé 11 millions d’euros (environ 7,3 milliards de FCFA, ndlr) à Aggreko sur l’ensemble de sa dette », a affirmé M. Sandoungout joint au téléphone par la rédaction de Gabonactu.com

« L’Etat gabonais n’a jamais dit qu’il n’honorait pas ses engagements », a soutenu le patron de la SEEG actuellement mis sous pression par Aggreko pour avoir considérablement réduit la production d’électricité. L’entreprise avait clairement averti qu’elle réduirait sa production, selon une lettre d’avertissement devenue virale sur les réseaux sociaux.

« Les engagements ont été tenu. Le restera payé dans les prochains jours », a martelé M. Sandoungout.

« C’est un engagement des plus hautes autorités de notre pays que nous ne faisons que formaliser », a-t-il précisé.

Pénurie d’eau pénalise les barrages de Kinguelé et Tchimbelé © Gabonactu.com (copie interdite)

Le DG de la SEEG a affirmé que tout le gouvernement s’est mobilisé afin que cette dette d’AGGREKO qui est un partenaire du Gabon depuis 2003 soit payée.

« Je peux vous confirmer qu’Aggreko a reçu 11 millions d’euros dans ses comptes. Vous pouvez le vérifier chez Aggreko », a-t-il insisté.

Attentes du Gabon

Après avoir débloqué en urgence cette somme, la SEEG espère que son partenaire fera également un geste. Joël Leman Sadoungout a suggéré à son partenaire de ramener la production d’électricité au niveau où il se trouvait avait la crise déclenchée il y a environ 3 jours.

Un technicien devant les conduites de l’eau qui fait tourner le barrage hydroélectrique de Kinguélé © Gabonactu.com (copie interdite)

Le DG de la SEEG a dit attendre un « geste de bonne volonté » d’Aggreko « afin que les populations gabonaises retrouvent un certain confort de vie et que nous revenions tous à la sérénité ».

Aggreko est arrivé au Gabon en 2003 pour pallier en urgence au déficit de production de l’énergie à l’époque. D’une année à une autre, la société a augmenté le nombre de groupes électrogènes dans le pays au point où Libreville dépend à 30% de l’énergie d’Aggreko.

Outre la SEEG, l’entreprise a aussi obtenu quelques marchés dans le secteur pétrolier, notamment chez l’ancien Addax Petroleum qui avait fini par renoncer à son offre pour des raisons de coûts jugés élevés, selon une source bien informée.

Il y a quelques mois, la SEEG a annoncé l’arrivée imminente au Gabon des bateaux turques pour produire depuis le large l’électricité utile pour Libreville et la Zone d’investissements spéciaux (ZIS) de Nkok. L’arrivée de ces bateaux était prévue pour fin mai.

Jeudi, la ville de Libreville a été secouée par les coupures d’électricité d’une durée de 3 à 8 heures. Chaque secteur de la ville, y compris le centre-ville siège des institutions, des banques et des grands commerces, a eu droit à au moins deux coupures au grand désarroi des opérateurs économiques et des citoyens excédés.

Dans un récent communiqué, la SEEG a indiqué que ses capacités de production d’électricité sont impactées négativement entre autres par l’insuffisance d’eau au niveau de ses barrages hydroélectriques de Tchimbelé et Kinguelé. Ces deux ouvrages produisent plus de 40% de l’énergie consommée dans le grand Libreville. La société dispose également d’une centrale thermique.

Carl Nsitou

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