Burundi : RSF soulagée par la libération de la journaliste de la radio Igicaniro, Floriane Irangabiye

Après près de deux ans d’emprisonnement, Floriane Irangabiye s’apprête à retrouver sa liberté. Graciée par le président burundais le 14 août, la journaliste purgeait une peine de 10 ans de prison pour “atteinte à l’intégrité du territoire national”. Reporters sans frontières (RSF) se réjouit de cette libération, mais rappelle que Floriane Irangabiye n’aurait jamais dû être arrêtée et enfermée pour avoir fait son travail de journaliste.

Immense soulagement au Burundi et pour les journalistes à travers le monde. Floriane Irangabiye, animatrice de la radio Igicaniro, a bénéficié de la remise totale des peines à son encontre, selon un décret présidentiel signé le 14 août. Elle avait été condamnée en janvier 2023 à 10 ans de  prison pour “atteinte à l’intégrité du territoire national”. RSF n’a cessé de dénoncer une décision sévère et arbitraire, portant sur des accusations fallacieuses.

Notre joie est inexprimable“ se réjouit la sœur de Floriane Irangabiye auprès de RSF. La journaliste vivait au Rwanda depuis 2015. Réputée critique des autorités burundaises, l’animatrice avait été arrêtée le 30 août 2022 par les services de renseignement, alors qu’elle était en visite dans le pays, rappelle RSF.

Nous sommes soulagés, comme tous les journalistes et défenseurs de la liberté de la presse qui se sont mobilisés pour elle, de savoir que Floriane Irangabiye, qui purgeait une peine de 10 ans de prison pour avoir fait son travail, pourra prochainement revoir sa famille et ses proches, et envisager de reprendre son travail. Floriane n’aurait jamais dû être arrêtée ni passer près de deux ans derrière les barreaux. Nous réitérons notre appel aux autorités burundaises pour protéger la liberté de la presse et veiller à ce que les journalistes burundais puissent exercer librement leur travail sans crainte de représailles. Une autre femme journaliste reste elle toujours enfermée : Sandra Muhoza, qui risque la prison à perpétuité, doit désormais elle aussi être libérée et les charges contre elle abandonnées”, a déclaré Sadibou Marong, Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF.

Arrêtée le 13 avril puis placée sous mandat de dépôt cinq jours plus tard, Sandra Muhoza, journaliste du média en ligne La Nova Burundi, risque la prison à perpétuité après avoir partagé des informations mettant en cause des personnalités du pouvoir. RSF continue de demander sa libération, et l’abandon des charges à son encontre. Si la libération de Floriane Irangabiye est un signal positif pour la liberté de la presse, RSF a documenté ces derniers mois une multiplication des attaques et intimidations à l’encontre des journalistes.

Le Burundi occupe la 108e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2024.

Source : RSF

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