« Les crimes rituels au Gabon : approche criminologique et judiciaire du phénomène », l’ouvrage diagnostic du Dr Eddy Minang

Magistrat hors hiérarchie, le Dr Eddy Minang, par ailleurs Procureur Général adjoint près la Cour de cassation de Libreville, a, commis un livre intitulé : « les crimes rituels au Gabon : approche criminologique et judiciaire du phénomène », lequel ouvrage fait un diagnostic sans complaisance de ce fléau devenu un problème de société au Gabon.   

Se définissant comme « meurtre avec prélèvement d’organes » dans le code pénal gabonais, le crime rituel est un phénomène qui prend des proportions inquiétantes dans le pays. L’auteur dit avoir analysé avec minutie le phénomène, grâce à sa longue expérience et expertise capitalisée durant les différents traitements de ce dossier quand il fût Procureur général près la cour d’appel d’Oyem et de Franceville.

Le Dr Eddy Minang durant la présentation de son ouvrage sur les crimes rituels le 19 juillet à Libreville © Gabonactu.com
Le Dr Eddy Minang durant la présentation de son ouvrage sur les crimes rituels le 19 juillet à Libreville © Gabonactu.com

Il pointe du doigt sans détour, l’homme politique qui serait adepte de ces pratiques barbares dont l’usage vise l’ascension sociale et l’attirance des pouvoirs mystiques pour régner dans la société.

« Dans ce livre, je démontre que le crime rituel qui est un crime sur commande, qui est un crime par procuration, est indissociable de la finalité politique. En effet, 98% des personnes citées comme commanditaires dans les dossiers de crimes rituels, sont issus de Landerneau politique », a fait savoir M. Minang.

Dans l’ouvrage de 392 pages, l’écrivain qui est le premier homme de droit à traiter cette thématique encore tabou au Gabon conforte son assertion par l’impunité criarde qui règne au niveau de la justice concernant les commanditaires de ces crimes rituels qui du reste,  ne sont jamais inquiétés.

L’auteur relève dans son ouvrage d’autres agissements à caractère rituel, lesquels sont liés au sexe, notamment « l’inceste rituel et la sodomie rituelle ».

Durant sa conférence de presse de présentation du livre à la bibliothèque universitaire de Libreville, l’enseignant vacataire à l’Université Omar Bongo (UOB) n’a pas manqué d’esquisser quelques pistes de solutions pour atténuer le phénomène grandissant.  L’orateur souhaite l’indépendance véritable de la justice gabonaise et que soit mis fin à l’impunité. Il préconise aussi, une campagne de sensibilisation interactive permanente avant d’appeler à la fin de la dépravation des mœurs, de la crise de l’autorité, de la perte des valeurs culturelles et du gain facile qui  sont désormais  érigés en principes.

Sydney IVEMBI

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