Crise au sein de la communauté musulmane du Gabon : les musulmans de Port-Gentil prêchent la réconciliation

Après 14 ans passés au sein de la mosquée principale du printemps à Port-Gentil, Mohammed Bekoye laisse enfin sa place. Proche d’Ismaël Oceni Ossa, ancien président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG),  il était tant critiqué par ses coreligionnaires pour les faits de détournement de fonds, de participation politique, d’influence et de non-respect des lois du saint Coran.

Le 15 juin dernier, la communauté musulmane du Gabon au travers du CSAIG, a nommé en qualité de grand imam de la capitale économique, l’imam Mohammed Avissa. Ce pratiquant qui officiait à Lambaréné envisage remettre de nouvelles bases et offrir aux musulmans de nouvelles perspectives.

« Je dois emmener la communauté dans la paix, la cohésion, l’unité et investir dans tout ce qui puisse être utile aux fidèles du pays en général », ambitionne l’imam Avissa.

Par ailleurs, il a dit espérer être capable, lui et ses pairs, de la tâche qui leur revient en ce moment, et ce, avec le soutien de toute la communauté musulmane de Port-Gentil.

Pour lui, « nous avons rappeler à la communauté l’importance de l’union, la fraternité, la cohésion, la paix, la réconciliation et le pardon ».

L’imam, Ismaël Oceni Ossa, avait été destitué de la présidence du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG) par ses frères musulmans. Les ennuis judiciaires qui pèsent sur l’ancien président du CSAIG, lequel aurait été arrêté par les autorités judiciaires le 30 août dernier pour corruption et détournement de deniers publics, sont les raisons évoquées par ses coreligionnaires.

Nouvel homme fort, l’imam Mohammed Avissa a appelé ses frères et sœurs à être désormais des maillons indispensables du rayonnement de l’Islam au Gabon. Il n’a pas également oublié de les inviter à être des modèles auprès des fidèles, et de se dépenser sans compter pour rependre la parole divine.

« Nous demandons pardon ! Aujourd’hui nous nous sommes retrouvés pour marquer la réconciliation, et nous devons nous accepter avec nos différences », a indiqué Jean Fidèle Otandault, représentant provincial du chef de la communauté musulmane du Gabon.

Ismaël Oceni Ossa a récemment été accusé d’avoir obtenu frauduleusement sa naturalisation, d’usurper les fonctions de président du CSAIG, d’influencer les décisions gouvernementales au profit de ses proches, d’être un sacrificateur, de mauvaise gestion solitaire de la communauté. Une situation qui a causé des bouleversements et des critiques au sein de la communauté musulmane, traversé par des crises et de mouvements de rébellion des fidèles réclamant le changement radical de leurs représentants.

Jean Jacques Rovaria Djodji

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