Le REMEDE, une nouvelle instance dirigeante de la communauté musulmane du Gabon

 Les membres du REMEDE durant leur conférence de presse conjointe  le 05 juin à Libreville © Gabonactu.com

En crise depuis quelques mois, la communauté musulmane du Gabon vient de connaitre une scission formelle, avec la naissance du Regroupement des musulmans pour l’éducation et le développement (REMEDE). Nouvelle instance dirigeante de cette communauté religieuse dirigée par l’Imam Benyamine Andjoua Obolo, plébiscité apprend-on à hauteur de 90% de fidèles, à l’issue du congrès dit de la réconciliation, tenu le 17 mars dernier à la Mosquée centrale de Libreville. La structure est différente du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG).

« Cette association devient l’outil de gestion de la communauté musulmane. Le REMEDE se réserve le droit d’administrer les différents lieux de culte identifiés par ses soins, à l’instar des autres associations et congrégations religieuses », a indiqué le porte-parole du REMEDE, l’imam Mouslin Mouissi Mouissi, par ailleurs Grand Imam de la province de la Nyanga.

Le REMEDE se démarque ainsi du CSAIG, dont la gouvernance est décriée par une bonne partie des musulmans réformateurs.  Ces derniers reprochent à l’actuel bureau du CSAIG, conduit par Abdul Razzack Kambogo, d’être sous la coupole du pouvoir politique. Il est reproché à ce dernier d’avoir été désigné par le Prédisent de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguéma, comme chef de la communauté musulmane du Gabon.

Pour les membres du REMEDE, le choix d’un chef religieux dans tous les pays laïcs du monde, se fait par les pairs et non par le Président de la République, bien qu’incarnant le pouvoir suprême de l’Etat. La mise en place de la nouvelle instance de la communauté musulmane du pays vise donc à se démarquer du politique et à donner la possibilité au REMEDE (présenté comme majoritaire) de promouvoir l’éthique et la « vraie parole d’Allah ».

Durant la conférence de presse tenue mercredi 05 juin 2024, l’imam Mouslin Mouissi Mouissi s’est indigné de ce qu’une « minorité de fidèles fasse fi de la nécessité de mettre en place un bureau inclusif et responsable sous la tutelle d’un chef religieux intègre,  préférant élever un bureau constitué en du cadre musulman, sur la base du népotisme, de l’exclusion, de la haine et du règlement de comptes; montrant de ce fait, une volonté manifeste d’implosion et de division au sein de la communauté », a-t-il regretté.

Exceptée la province de l’Ogooué Maritime (Port-Gentil), le REMEDE dit être représenté dans les huit (08) autres provinces du Gabon.

Camille Boussoughou

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