Pierre Claver Maganga Moussavou (à gauche) et Albert Ondo Ossa, le 31 mai 2024 à Libreville. © GabonReview
Dépité et indigné contre les conclusions jugées incohérentes et iniques du Dialogue national inclusif (DNI) « concoctées par le CTRI et imposées à un prélat », l’ancien Vice-Président de la République sous l’ère d’Ali Bongo (août 2017-mai 2019), Pierre Claver Maganga Moussavou, estime que la dissolution des partis politiques, recommandée à l’issue de ce dialogue, constitue un danger et une grave erreur que le Président de la Transition, le général Oligui Nguema ne doit pas commettre.
« Au président Oligui Nguema pour qui on peut avoir de l’estime, il faut éviter d’être Ponce Pilate, il ne faut pas qu’il se lave les mains », a fait comprendre M. Maganga Moussavou, invitant par la suite le Président de la Transition « à se ressaisir » et à recevoir les leaders des partis et personnalités politiques à une discussion franche pour prévenir toutes les incongruités qui pourraient remettre en cause la restauration de la démocratie mise entre parenthèses par le coup d’état militaire du 30 août 2023.
Dans une conférence de presse conjointe animée le 31 mai 2024 à Libreville avec le Pr Albert Ondo Ossa, l’ancien candidat unique de l’opposition (Alternance 2023) à l’élection présidentielle du 26 août 2023, le président du Parti social-démocrate (PSD) a fustige l’âge de 70 ans comme critère d’éligibilité à la magistrature suprême retenu dans le cadre dudit dialogue tenu du 02 au 30 avril dernier dans le nord de Libreville sous la présidence de l’archevêque métropolitain de Libreville, Mgr Jean Patrick Iba-ba
Toutes les autorités (membres du gouvernement et responsables d’institutions) de la transition en dehors du Chef (Oligui Nguema), ne peuvent pas être candidats à l’élection présidentielle de 2025, les binationaux non plus, y compris l’inéligibilité des anciens responsables du Parti démocratique gabonais (PDG, ancien parti au pouvoir pendant 56 ans), sont entre autres points dénoncés par les deux anciens candidats à la dernière élection présidentielle.
« S’il veut être candidat, qu’il le soit sans exclure personne », a-t-il concédé laissant entendre par la suite que « nous n’accepterons pas ce diktat ».
Abordant dans le même sens que Maganga Moussavou durant cette sortie médiatique, le Pr Albert Ondo Ossa qui se considère comme le gagnant de l’élection présidentielle du 26 août 2023 dont les résultats tronqués donnaient vainqueurs Ali Bongo avant que le putsch du CTRI ne mette fin à l’inéluctable conflit post-électoral dramatique, a, fait savoir que «ces recommandations n’engagent que ceux qui y étaient». Adoptant désormais la posture de « non-défiance et de non-allégeance », l’homme redoute le retour d’une dérive autoritaire au sommet de l’Etat, comme sous le régime d’Ali Bongo.
Camille Boussoughou