La réinsertion des détenus constitue un véritable pilier de l’action de l’association Prison et Hôpital pour Jésus Christ, en faveur des établissements pénitentiaires du Gabon et celui de Port-Gentil en particulier. À cet effet, elle a lancé un programme d’alphabétisation de six mois en faveur des détenus de la prison centrale de la cité pétrolière. Les mercredis et les samedis matin pendant 1 heure, ils bénéficient des cours gratuits dispensés bénévolement afin de maîtriser les signes de lecture, les formes, les voyelles et l’alphabet.
« Il s’agissait de mettre les bases sur les symboles. C’est des symboles en français et en mathématique que j’ai essayé de faire comprendre à ces derniers, afin qu’ils arrivent à former des mots », a indiqué Cosette Nfono Alloghe, enseignante bénévole.
Près de 20% des détenus de la prison centrale de Port-Gentil sont analphabètes. Ces cours d’alphabétisation visent à ce qu’ils appliquent chaque voyelle, chaque lettre dans un mot donné. Ces cours d’alphabétisation sont plus qu’un droit pour les détenus car, l’acquisition de nouvelles connaissances et compétences fait du détenu une nouvelle personne utile à la société.
« L’objectif est qu’ils soient capables eux-mêmes de former des syllabes, des mots et des textes. Mais qu’ils arrivent à se corriger eux-mêmes également. Il y’a certains qui m’ont fait savoir qu’ils n’ont jamais tenu un stylo ou un crayon. Mais ils sauront tout ça d’ici un mois », promet l’enseignante Cosette.
Pour les pensionnaires de la prison centrale de Port-Gentil dont la majorité est très jeune, ces cours permettent aussi de renouer le temps d’une heure, avec les études et d’améliorer leurs aptitudes en communication.
« Ils sont très enthousiastes à l’idée de savoir qu’ils sauront écrire et lire un jour. L’objectif est qu’ils passent un jour le CEP ou le BEPC et c’est le défi qu’on s’est fixé », conclut-elle.
Le projet d’alphabétisation répond au souci de réinsertion des détenus. Cet apprentissage permet à ces personnes en conflit avec la loi, d’envisager la période post-carcérale avec plus de confiance.
Jean-Jacques ROVARIA DJODJI