C’est à travers un courrier déposé par l’Organisation nationale des employés du pétrole ONEP, 27 novembre dernier, que les employés de Maurel & Prom Gabon SA menacent de lancer une grève illimitée, le lundi 11 décembre prochain, afin de rentrer en possession de plusieurs droits légaux.
« Un arrêt concerté du travail pourrait être observé par les travailleurs de Maurel & Prom au Gabon, le lundi 11 décembre 2023 dès 06 heures, en cas de non-satisfaction de leurs revendications professionnelles », indique Alain Mounguengui Oyembo, secrétaire national adjoint chargé de la négociation et de la réglementation de l’ONEP.
Les délégués du personnel représentés par l’ONEP revendiquent en effet à leur employeur, six points cruciaux parmi lesquels ; la publication d’une copie du rapport social de l’année 2022 du mastodonte gazier, établi conformément à l’article 97 du Code du Travail, le rappel de paiement du bonus de vente d’actions et/ou de bienvenue de Pertaminia.
« En rappel, les travailleurs réclament depuis 2017, quatre mois de salaire par année d’ancienneté pour chacun, cette demande est réactualisée », laisse entendre l’ONEP.
Le rétablissement des avantages acquis et retirés illégalement par Maurel & Prom Gabon SA en 2017 par des intimidations et des menaces, le rétablissement du 29e jour (sortie de site) supprimé en 2017 et le paiement avec effet rétroactif des sommes non perçues par les travailleurs rotationnaires (28/28 entre 2017 et 2023) font également parties des points que réclament les travailleurs. Là dedans se greffe surtout le bonus d’acquisition d’Assala Énergie équivalent à vingt-quatre mois de salaire brut (salaire de base + accessoires payable à chaque employé).
Le rétablissement des cadres gabonais à leurs postes sur les sites, le remboursement des sommes perdues dans leurs rémunérations du fait de la mutation à la base, le rétablissement du niveau de rémunération global desdits travailleurs, la prise en charge des frais supplémentaires inhérents aux déplacements et au logement de l’employé sur Port-Gentil ne sont pas en reste des doléances exprimées par les travailleurs.
« Ces quatre dernières années, on assiste à une pluie de sanctions disciplinaires et des licenciements abusifs. Le mal-être au travail est généré par la non-prise en compte des valeurs, des talents et des efforts de groupes », fustige Alain Mounguengui, précisant que « cela démontre d’une discrimination évidente au niveau des mesures disciplinaires entre les expatriés et les Gabonais ».
Ils exigent dans leurs revendications, la régularisation de la situation des travailleurs mis à disposition à Maurel & Prom Gabon via des prestations, l’arrimage avec effet rétroactif des salaires et primes des travailleurs mis à dispositions sur les postes des sites de plusieurs sociétés ; PLCB, SPIE OGS, SMVS, HSD, SEA OIL, EP2C Energy, EMA Groupe et bien d’autres.
Les délégués du personnel représentés par la plus grande centrale syndicale dans le secteur pétrolier, passe un savon leur employeur sur le non-respect des dispositions légales relatives à l’emploi des travailleurs étrangers (Décret n°0162/PR/MTE du 07/03/2016 relatif aux modalités d’emploi des travailleurs étrangers en République Gabonaise), l’utilisation des travailleurs expatriés dits «consultants» sur des postes organiques de I ‘entreprise, les recrutements des expatriés sans appel à candidature dans les emplois pour lesquels les compétences nationales sont disponibles, soit au sein de Maurel & Prom soit sur le marché local de l’emploi, et les dérogations pour l’obtention des autorisations d’emplois sont abusivement utilisées pour des postes dits de haut niveau de technicité, en dehors de la réalité.
Vincent Ranozinault