A cause du coup d’Etat ou « coup de la libération » du 30 août dernier, la Banque mondiale avait mis en « pause » ses décaissements au profit du Gabon dont le portefeuille se chiffre à environ 154 milliards de FCFA. Plus d’un mois après, l’institution de Breton Wood a dépêché à Libreville une mission pour évaluer la situation et envisager « si possible » la reprise des décaissements au profit du Gabon.
Lundi, une partie de la mission de la Banque mondiale s’est entretenue avec le bureau de la Fédération des entreprises du Gabon (FEG).
La délégation conduite par l’Economiste résidente au Gabon, Sonia Barbara Ondo Ndong avait pour mission de comprendre le climat des affaires dans le pays depuis l’arrivée des militaires au pouvoir.
Henri Claude Oyima et ses hommes de la FEG ont partagé la bonne ambiance actuelle entre les hommes d’affaires et le pouvoir en place qui, selon M. Oyima, a réservé la primeur de ses rencontres publiques aux chefs d’entreprises.
« On a parlé de la vie des entreprises au Gabon, de notre perception de la situation économique du pays, de la nouvelle donne, la nouvelle dimension et de la nouvelle organisation que nous souhaitons donner aujourd’hui avec les nouvelles autorités », a résumé le président de la FEG à l’issue de cette rencontre.
Henri Claude Oyima a rappelé que lors de la toute première rencontre le 31 août 2023 entre le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma et les membres de la FEG, les chefs d’entreprises avaient indiqué que « les entreprises ont besoin d’avoir une visibilité et une lisibilité ».
« Nous avons été rassurés par les nouvelles autorités en termes de certitude, ce qui nous permet aujourd’hui de programmer nos investissements (…) nous avons aujourd’hui des assurances raisonnables qui nous permettent de nous rassurer et d’investir sereinement », a clairement dit Henri Claude Oyima.
Le patron de la FEG soutient aussi avoir fait des objections à la mission de la Banque mondiale à propos de ses procédures : « si on prend les mêmes recettes pour avoir un résultat nouveau, on se trompe ».
« Il est temps d’adopter de nouveaux paradigmes pour restructurer notre économie et de mieux relancer le développement économique tant attendu par les populations », a-t-il conclu.
Le portefeuille de la Banque mondiale au Gabon compte actuellement 5 projets actifs représentant un engagement total de 250.50 millions de dollars (environ 154 milliards de FCFA) dans différents secteurs de développement dont le développement numérique, l’énergie et l’eau, la formation professionnelle, la statistique ainsi que la santé.
Selon une source bien informée, la Banque mondiale avait déjà suspendu ses décaissements au profit du Gabon entre mars et avril 2023. Libreville n’avait plus honoré ses engagements auprès de la Banque.
Carl Nsitou