Très remontées, les populations du village Mangoumba dans l’Ogooué Ivindo exigent le départ immédiat de Rougier Gabon

Les responsables du village et de la forêt communautaire de Mangoumba durant leur conférence de presse conjointe le 14 octobre à Libreville © D.R

Les populations du village Mangoumba, localisé dans le département de la Lopé dans la province de l’Ogooué Ivindo (nord-ouest), réunies au sein de l’association « Mpah d’Atsomial », visiblement exaspérés du comportement « esclavagiste » de Rougier Gabon, ont, dans une conférence de presse organisé à Libreville, exigé le départ immédiat de la société française qui exploite depuis plus de 35 ans leur forêt sans bénéfice pour les populations locales.

« Là je suis déjà fatigué, ce n’est tout le temps que je vais calmer ma population concernant le comportement de Rougier. J’ai parlé à Rougier, parlé, parlé, parlé aux responsables de cette entreprise, ils ne veulent pas comprendre, on a écrit, ils  ne veulent  pas prendre en compte nos doléances, il est temps que Rougier parte de notre village », a fait comprendre Fabien Maboto, chef du village Mangomba.

Le fameux bac de la discorde dans le village Mangoumba © D.R
Le fameux bac de la discorde dans le village Mangoumba © D.R

Ils étaient quatre (04) personnes parties du village pour venir animer une conférence de presse à Libreville.  Afin d’exprimer à l’opinion nationale et aux autorités gabonaises les pratiques mafieuses et coercitives de la société Rougier vis-à-vis des populations riveraines de leur exploitation.

Selon le chef du village, Rougier Gabon a obtenu le permis forestier pour exploiter leur forêt communautaire. Et au terme du code forestier, la société devait reverser aux populations locales un pourcentage de ces richesses, conformément au Fonds de développement local (FDL). Or, la société après temps d’année d’exploitation a pu engranger la somme dû. Mais la société refuse tous les projets proposés par les populations locales pour leur développement.

« Nous reprochons à Rougier la mauvaise foi, c’est-à-dire, Rougier n’est pas cette société qui devrait nous faire la vie dure dans la traversée. Pour quoi, parce que, il a notre FDL sans pourtant l’utiliser », a fait savoir Martin Ndoutoume, Secrétaire général de l’association.

Ne pouvant plus supporter ces injustices, les populations locales ont décidé d’interrompre le contrat d’exploitation avec Rougier au profit d’un autre partenaire, ce qu’ils avaient convenu de commun accord.

Une vue de la traversée du grumier chargé de l’association « Mpah d’Atsomial » qui débourse 200 000 FCFA à chaque opération © D.R
Une vue de la traversée du grumier chargé de l’association « Mpah d’Atsomial » qui débourse 200 000 FCFA à chaque opération © D.R

Finalement les populations locales ont fait venir dans la localité un exploitant forestier chinois qui a accepté leurs conditions. Malheureusement, Rougier utilise un autre subterfuge pour continuer d’oppresser les populations locales en interdisant l’accès au barge qu’il a construit pour accéder à la ressource. Rougier Gabon impose aux villageois des taxes pour la traversée des grumiers (200 000 FCFA à chaque traversée) et tout petit véhicule (100 000 FCFA), à vide comme à charge. Les populations sont soumises de payer.  Et cette situation étouffante, ennuyante et infligeant que les populations exaspérées du village Mangoumba sont venues expliquer aux autorités pour exiger le départ de cette société forestière qui agirait comme pendant les années coloniales.

Pour le président de l’association Mpah d’Atsomial, Jean Remy Youyé, « depuis 1988 Rougier exploite chez nous, aucune retombée positive, nous demandons son  départ immédiat de  notre village Mangoumba ».

« Là où le bac se situe en ce moment, c’est notre ancien village. Il y avait des cimetières, c’est notre zone sacrée que nous lui avons permis d’ériger son bac. Et il a le culot de nous commercialiser nos propres terres », a-t-il indigné.

 Sydney IVEMBI

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