Le payement intégral de leurs droits légaux acquis (salaire, primes et émoluments non perçus durant toute la durée des contrats de mission) ; la requalification en licenciement abusif de tous les employés ayant été mis sous contrat de mission auprès du groupe SINOPEC-GABON, sans contrat préalable de mise à disposition pour les postes concernés ; la requalification en licenciement abusif pour tous les employés ayant été utilisés par le groupe SINOPEC-GABON au-delà du terme prévu par la mission, voilà les points de revendications des ex-employés de EIM Manpower Gabon qui ont organisé une conférence de presse à Port-Gentil, visant à dénoncer les actes pour lesquels ils sont victimes.
« Comment expliquer que la société a inséré dans le contrat de mise à disposition, une grille salariale différente de celle qu’elle utilise? Elle a également et volontairement retirer un élément primordial de la pesée des postes, à savoir : le niveau d’études ; nous nous considérons automatiquement comme étant licenciés abusivement et exigeons des réparations à la hauteur de la perte de nos emplois », a exigé Gérald Philippe Ollomo Nkogho, représentant désigné des ex-employés de EIM Manpower Gabon.
Dans cette affaire plusieurs n’ont pas pu avoir leur contrat à durée indéterminée (CDI), au regard des nombreux manquements administratifs et juridiques d’Addax. En effet, la plupart des agents auraient travaillé de manière contractuelle sur les sites pétrolifères au-delà du temps convenu dans la mission. Autrement dit, ils auraient effectué plus de deux ans sur un poste, que celui prévu dans leur contrat.
« Nous avions confiance en la justice gabonaise, le Gabon est un pays de droit et le travailleur a ses droits ; pourquoi ces opérateurs économiques ne nous respectent pas. Le travailleur gabonais est conscient et ce pays est le nôtre. Nous devrions préserver le Gabon comme aux années antérieurs », s’est indigné Jean-Paulle Opah, secrétariat provincial de la COSYGA.
En se basant sur l’article 7 de la loi 20/2007 du 15 Janvier 2008 qui stipule que : « les contrats de mise à disposition et les contrats de mission conclus dans le cadre du présent article ne peuvent dépasser deux ans, ils sont renouvelables une fois », il est évident que les anciens agents de la société EIM Manpower Gabon aurait été »moins considérés » vu la multiplicité des contrats »contractuels ».
Certains auraient même passé des périodes de 43 jours sur chantier sur la base du système 6X4 (6 semaines chantier, et 4 semaines récupération). Mieux, selon le collectif le salaire de base des uns et des autres auraient été modifiés de moitié voire du 1/4 lors d’un remplacement sur site pour le même poste.
Ce qui est contraire aux articles 13 et 14 de la loi 20 / 2007, du 15 Janvier 2008 qui disposent que ‹‹ le salaire de base du travailleur sous contrat de mission, est au moins égale à celui prévu par sa catégorie dans la grille salariale interne de l’entreprise utilisatrice ››, et ‹‹ outre le salaire de base visé à l’article 13 ci-dessus, le travailleur sous contrat de mission bénéficie de primes et indemnités liées à la nature de son emploi, dans les mêmes conditions que le travailleur permanent de l’entreprise utilisatrice ››. Ce qui n’a jamais été le cas dans ce dossier en conciliation valant plus d’un milliard de francs CFA.
C’est fort de tous ces manquements qu’ils lancent un cri de détresse au président de la République, Ali Bongo Ondimba ainsi qu’au ministre de la justice, revêtus du pouvoir décisionnel pour une paix sociale dans cette affaire.
« Oui Addax s’est enrichie sous nôtre dos, fort de cela, nous adressons aujourd’hui un cri de détresse qui est le symbole de notre soif de justice, au Président de la République en sa qualité de chef Suprême de la magistrature, et à madame Erlyne ANTONELA NDEMBET épouse DAMAS Ministre de la Justice », implorent les anciens agents de EIM Manpower Gabon.
Et si rien n’est fait dans un délai de deux semaines, comme décision, ils envisagent entamer une grève illimitée de la faim dans les locaux d’Addax.
« Si les choses n’avancent pas, nous n’aurions d’autres choix que de nous lancer vers une grève illimitée de la faim, si on doit mourir, autant mourir devant les locaux d’Addax ; quitte à mourir, on préfère une mort rapide », avertissent-ils.
Vincent Ranozianult