Jean Boniface Assélé, président du Cercle des libéraux des réformateurs (CLR), un des plus grands partis de la majorité présidentielle, a annoncé samedi lors d’une conférence de presse qu’il quitte la majorité, un groupement non opérationnel où les partis alliés sont humiliés et écrasés par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 55 ans).
« J’ai décidé de ne plus être membre de ce regroupement politique », a écrit Assélé noir su blanc dans la déclaration qu’il a lu lui-même devant la presse.
« Nous sommes dès lors disposés, s’il le souhaite, à établir un nouveau partenariat direct avec le Chef de l’Etat, détenteur du pouvoir légitime du peuple, qui soit un véritable accord opérationnel gagnant gagnant », a-t-il précisé parlant de l’avenir politique de son parti.
Jean Boniface Assélé ne rejoint pas l’opposition. Au contraire, il s’est déclaré être un vrai fidèle du président Ali Bongo
Oncle d’Ali Bongo, Jean Boniface Assélé accuse le Parti démocratique gabonais (PDG, le parti au pouvoir) de marginaliser et d’écraser tous les partis alliés. M. Assélé qui ne rejoint pas l’opposition dit qu’il ne traitera plus qu’avec Ali Bongo.
Procès contre la majorité
« S’il y a trois fidèles, je suis parmi les trois, s’il y en a deux, je suis parmi les deux, et s’il n’en reste qu’un seul, c’est moi », a-t-il clamé.
En revanche, le président du CLR, par ailleurs oncle d’Ali Bongo n’a pas été tendre avec la majorité. Il a fait le procès de ce regroupement des partis qui soutiennent l’action politique du président Ali Bongo.
« La Majorité Républicaine et Sociale pour l’Émergence est devenue une coquille vide », a-t-il cogné.
Pour le général à la retraite, la Majorité Républicaine et Sociale pour l’Émergence devrait changer de paradigme.
« S’il m’était donné l’occasion de dire un mot sur la MRSE, le Chef de cette majorité devrait en changer l’appellation. Elle s’appellerait alors et cela n’engage que moi seul :« les partisans du pouvoir ».
Dernière illustration en dernière date,
Pour illustrer son propos, Assélé a cité l’exemple de l’arrogance et de la gourmandise du PDG lors de la concertation politique du 13 février 2023 ayant réunis les acteurs politiques de la majorité et de l’opposition. Sur les 32 partis légalement reconnus de la Majorité seuls 9 y ont participés ; sur les 40 places accordées à la Majorité, 30 sont revenus au PDG et seulement 2 au CLR, 2 à l’UDIS et 1 place à chacun des autres partis, a-t-il affirmé.
Le CLR siège actuellement au gouvernement. L’actuel ministre délégué à l’Intérieur est membre du CLR.
Antoine Relaxe