Ce clair obscur est révélateur du devenir du sommet de Paris © challenges.fr
Au sommet de Paris ouvert ce jeudi dans la capitale française, les discours sont bons. Excellents. Le système financier actuel est obsolète, reconnait le président français Emmanuel Macron. Il faut le remplacer. L’éliminer au profit d’un nouveau pacte financier mondial. Est-ce réaliste et possible ?
A première vue la mission est impossible. Le capitalisme qui domine l’économie mondiale ne cèdera pas aussi facilement ses privilèges.
Quelques exemples : l’Amérique n’est pas prête à accepter la dé-dollarisation de l’économie mondiale. C’est inimaginable. L’Europe n’est pas prête à céder sa suprématie sur le Fonds monétaire international (FMI). Washington aussi ne serait pas disposé à se passer de son influence sur la Banque mondiale. Le secteur privé ne fera pas du jour au lendemain du communisme pour devenir le biberon des pays pauvres.
Les pays industrialisés ont toujours besoins des exutoires pour leur production ainsi que des matières premières à prix cassés pour faire tourner leurs industries.
La guerre en Ukraine a rappelé la fragmentation du monde en deux blocs même si la guerre froide est terminée. La course aux matières premières de l’Afrique deviendra de plus en plus féroce entre la Chine, l’Inde et le bloc occidental. Dans cette course effrénée, les guerres par procuration vont se poursuivre et s’intensifier.
Conclusion, il ne faut pas rêver. Un nouveau pacte financier mondial n’est pas facile à réaliser dans le contexte actuel de renforcement de la préférence nationale dont l’exemple emblématique est le fameux slogan trumpiste : « America fisrt ». La rencontre de Paris pourrait être une copie conforme de la COP 21 (tenue du 30 novembre au 12 décembre 2015 au Bourget en France) qui avait pris d’énormes engagements non tenus à ce jour.
Daniel Etienne, analyste