« Nous voulons qu’en sa haute qualité de Président de République, qu’il construise avec nous de manière préventive la paix sociale » (Sylvain Maya Binet, SG ONEP)

Le SG de l’ONEP, Sylvain Maya Binet durant l’entretien le 10 juin à Libreville © Gabonactu.com

Le Secrétaire général de l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), Sylvain Maya Binet a interpelé dans un entretien exclusif à Gabonactu.com, le Président Ali Bongo Ondimba sur la nécessité d’user de son autorité en tant que clé de voûte des institutions pour, dit-il, retirer du nouveau code du travail révisé en voie d’adoption à l’Assemblée Nationale, les articles défavorables aux intérêts des travailleurs.   

« Nous voulons qu’en sa haute qualité de Président de République qu’il construise avec nous de manière préventive la paix sociale », a lancé M. Maya Binet.

Pour l’ONEP, la mouture du code du travail actuellement en examen au parlement ne protège pas les travailleurs mais fait plutôt la part belle aux employeurs. A titre d’exemple, la notion du caractère réel et sérieux de la faute a été retirée. Il revient donc à l’employeur d’apprécier la faute.

Tout comme pour le motif de licenciement, un employé peut être licencié à tout moment contrairement à l’ancien code encore en vigueur qui stipule que « sauf dans le cadre d’une grève illicite, un travailleur ne peut pas être sanctionné ou inquiété pour sa participation pour le rôle qu’il a joué durant la grève ».

« Il s’agit là d’un code esclavagiste et nous disons non », a-t-il fustigé.

L’intervention de Sylvain Maya Binet fait suite à son audition jeudi 10 juin par la commission ad hoc du code du travail mise en place par l’Assemblée nationale. Les responsables de l’ONEP et ceux d’autres organisations professionnelles de travailleurs et d’employeurs y compris les membres du gouvernement ont été auditionnés ces derniers jours.

Chaque partie prenante au projet portant révision du nouveau code du travail a donné ses avis et suggestions aux députés. L’Assemblée Nationale devra adopter à la fin de la session prévue cette fin du mois le nouveau code du travail.

Pour  Sylvain Maya Binet, « le climat social qui va prévaloir au sortir de l’adoption de ce code du travail dépendra de la volonté des parlementaires à faire le choix de la citoyenneté et non pas le choix des intérêts des opérateurs économiques de ce pays ».

Camille Boussoughou

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