Une des bâtis construites dans le site de 20 ha attribué aux agents des Eaux et Forêts pourrait être détruite sous peu © Gabonactu.com
Un collectif de 200 agents du Ministère des Eaux et Forêts (doté du statut de para militaire) s’oppose à l’occupation de sa parcelle de 20 hectares à Malibé 2 (nord de Libreville) par le Ministère de la Défense nationale qui s’en est appropriée pour y développer des activités agricoles du bataillon du Génie militaire.
Selon ce collectif, en janvier 2004, le président Omar Bongo Ondimba avait déclassifié 510 hectares de la forêt classée de la Mandah. L’acte est matérialisé par le décret N°34/PR/MEFPEN du 20 janvier 2004.
L’espace déclassifié a été remis à la charge du Ministère des Eaux et forêts. Le Ministère à son tour, a attribué 20 hectares à 200 de ses agents afin d’y bâtir une cité des « Eaux et forêts ». Le décret N° 34 PR/MEFEPEN du 22 janvier 2004 portant déclassement de deux parcelles à l’intérieur de la forêt classée de la Mondah est pris au profit des 200 agents des Eaux et forêts.
Plus tard, le 12 janvier 2017, le Ministre des Eaux et forêts de l’époque, Estelle Ondo, établi une attestation de cession des 20 ha au bénéfice des agents. Les intéressés ont le sourire des lèvres jusqu’aux oreilles.
Problème : le Ministère de la Défense nationale, via le Génie Militaire revendique également la propriété du site.
L’armée bombe les biceps. Les agents des Eaux et forêts ne lâchent pas. Ils intentent une action en justice. Le cabinet de Maître Moubeyi Bouale assure la défense de ces agents. « Nous sommes confiant sur l’issue heureuse de ce litige », a confié à Gabonactu.com un membre du cabinet.
Le cabinet Moubeyi Bouale déplore cependant les actions menées sur le terrain par le Génie Militaire malgré le fait que la procédure soit encore pendante devant le tribunal administratif.
Des agents du Génie militaire ont investi le terrain. Ils saccagent les plantes de ceux qu’ils considèrent comme les occupants illégitimes des lieux. Selon les agents des Eaux et Fortes lésés, ils détruisent même les constructions érigées par certains occupants au grand mépris de la loi.
Une investigation menée par la rédaction de Gabonactu.com a permis de dénicher l’existence d’un décret datant du 7 avril 2017 attribuant la même parcelle au ministère de la Défense Nationale. C’est sur la base de ce décret que l’armée fonde son argumentaire et fait valoir ses muscles.
Les agents des Eaux et forêts de leur côté font valoir le principe de l’antériorité. Tous leurs justificatifs étant plus anciens que celui des militaires. La bataille est loin de finir.
Camille Boussoughou