Le choix de Serge Maurice Mabiala de quitter son compagnon politique, Alexandre Barro Chambrier pour rallier Michel Menga est l’acte politique majeur de ce début d’année 2021. La question qu’on peut logiquement se poser est de savoir pourquoi celui qui était l’éminence grise du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) a-t-il joué à la pirouette ?
La réponse à cette question est très simple. Serge Maurice Mabiala est député du 1er siège de la commune de Mouila, dans la province de la Ngounié. Il a été élu de haute lutte au 2ème tour contre l’ancien puissant ministre du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Léon Nzouba.
Détail très important : Serge Maurice Mabiala a été élu sous la bannière du Rassemblement héritage et modernité (RHM). L’on se souvient que ce parti est né dans la foulée d’une vague de démissions des députés à l’Assemblée nationale à la veille de l’élection présidentielle de 2016. Son Secrétaire général était Michel Menga M’Essone entré au gouvernement d’ouverture après cette élection.
Peur de perdre son mandat
Michel Menga qui revendique ses états de services au sein du RHM revendiquait le parti. Sentant venir un coup tordu, Alexandre Barro Chambrier et d’autres cadres ont décidé de couper le lien avec Michel Menga et créant le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM).
Le RPM n’a pas encore son récépissé définitif de création. Le parti est encore dans une situation administrative instable.
Entre le RHM et le RPM dont il est membre fondateur, Serge Maurice Mabiala avait un choix à faire. Resté accroché au RPM lui faisait courir un très gros risque politique majeur : la perte de son mandat de député. Le congrès du RHM tenu dimanche aurait constaté sa démission ou l’aurait exclu de ses rangs ce qui devait l’envoyé automatiquement au chômage. L’homme n’était pas certain de reconquérir le siège en cas de nouvelle élection partielle. Pire, il n’était pas certain qu’en cas d’exclusion par le RHM, l’élection partielle pouvait être organisée rapidement. L’on se souvient qu’Ali Akbar Onanga Y’Obegué, exclu du PDG depuis août 2019 attend toujours qu’une nouvelle élection soit organisée dans son siège.
Ceci explique certainement cela. La peur de subir le même sort qu’Ali Akbar Onanga Y’Obegué a certainement gagné Serge Maurice Mabiala qui a été ministre puis Directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba avant de tomber en disgrâce. Son choix parait simplement logique et cohérent pour celui qui a fait la prison suite à son engagement au RHM. Il a donc choisi le côté où le pain est beurré.
Camille Boussoughou