Paul Biya et son opposant Maurice Kamto © Journal du Cameroun
L’opposant camerounais, Maurice Kamto a adressé vendredi une lettre à l’ambassadeur du Gabon au Cameroun pour dénoncer le harcèlement, l’incarcération, la torture physique et moral de ses militants au Gabon avec la complicité de l’ambassadrice du Cameroun basée à Libreville, Edith Félicité Noëlle Adoua Ateba, née Ngaeto Zam.
Selon une copie de la lettre obtenue par la rédaction de Gabonactu.com, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) affirme que ses militants au Gabon sont victimes de harcèlement politique, d’arrestations arbitraires, de tortures physiques et psychologiques par les autorités policières gabonaises.
Le cas à l’origine de la missive de Kamto à l’ambassadeur du Gabon au Cameroun est celui de Serge Sihomnou, le Secrétaire fédéral départemental du MRC au Gabon.
Le chef de l’opposition camerounaise affirme que Serge Sihomnou est actuellement incarcéré dans les locaux de la contre ingérence gabonaise plus connue localement sous l’appellation B2.
La rédaction de Gabonactu.com a tenté d’obtenir la confirmation des officiels gabonais sur ce sujet mais sans succès.
Les milieux camerounais confirment cette interpellation. Un militant proche du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti du Président Paul Biya confirme que Serge Sihomnou a bel et bien été interpellé. L’actuelle interpellation serait d’ailleurs la seconde pour lui. Il serait soupçonné de mener illégalement des actions contraires aux lois et règlements en vigueur au Gabon.
Dans sa lettre, Maurice Kamto soutient plutôt que l’ambassadrice du Cameroun au Gabon aurait décidé de punir ses compatriotes du MRC basés à Libreville suite à la victoire « présumée » de Maurice Kamto au Gabon lors de l’élection présidentielle camerounaise de mars 2018.
Le chef de l’opposition camerounaise, qui revendique toujours sa victoire sur Paul Biya en mars 2018, demande au Gabon de « garantir (…) la sécurité des camerounais et notamment des militants du MRC vivant au Gabon ».
Le Gabon accueille une très forte communauté camerounaise enracinée dans le petit et le grand business. Parlant souvent les mêmes langues avec les populations locales, les camerounais n’ont pas de réels problèmes d’intégration au Gabon.
Carl Nsitou