Christian Patrichi Tanasa torturé gravement à la prison centrale de Libreville selon son avocat Anges Kevin Nzigou

L’avocat du détenu Christian Patrichi Tanasa, Me Anges Kevin Nzigou durant la conférence de presse le 29 janvier à Libreville © Gabonactu.com

Me Anges Kevin Nzigou, avocat de Christian Patrichi Tanasa, ancien Administrateur directeur générale (ADG) de Gabon Oil Compagny (GOC), en détention préventive pour  des faits supposés de malversation financière et détournements des  deniers publics, a dénoncé avec véhémence  dans une conférence de presse,  une pénible  torture infligée par trois  agents cagoulés qui se sont introduits discrètement  le 26 janvier courant dans sa cellule d’isolement  de la prison centrale de Libreville.
« Après lui avoir demandé de se déshabiller intégralement, ils l’ont ligotés mains derrière le dos. Ils lui ont demandé de se coucher à plat ventre, les jambes écartées. Saisi à chacune des jambes par un agent, il recevait des coups dans les testicules, administrés par le 3ème agent à l’aide d’une épaisse corde nouée à son extrémité.  Il a reçu plusieurs coups de nœuds dans les testicules pendant un bon moment, avant de le retourner genoux plaqués sur la tempe, jambes toujours écartées pour recevoir des coups de nœud sur le pénis. Il recevra à cette occasion également plusieurs coups de poings et de genoux, dans les cotes et les hanches », a fait savoir avec indignation Me Nzigou.
Selon Me Anges Kevin Nzigou, cet acte « barbare d’une gravité insoutenable », semble avoir été commandité par les tenants du pouvoir d’Ali Bongo.  Les faits se sont déroulés  dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 janvier 2020, aux environs de 2h du matin dans sa cellule d’isolement où trois personnes (commando non identifié) se sont introduites, avec visiblement la complicité des gardiens des prisons, soutient-t-on.
« Pour finir, ses bourreaux ont pris  des photos de lui tout nu. Avant de le laisser, ils lui ont fortement déconseillé de dire quoi que ce soit à son avocat, sinon ils reviendraient pour « une mise à mort ».  Ainsi dans le prolongement de ces menaces, ils ont promis violer sa femme et tuer tous ses enfants si cette affaire se savait », a-t-il soutenu, dénonçant par ailleurs les graves violences de droits de l »homme de son client.
L’avocat qui dénonce également l’attitude complice de l’administration pénitentiaire, a indiqué avoir déposé plainte pour « torture et agression sexuelle », devant un ensemble de juridictions compétentes.
Aussi, a-t-il demandé que Christian Patrichi Tanasa qui est désormais privés de visites de ses proches, soit admis dans une structure médicale pour des soins.

Antoine Relaxe

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