Libreville, 28 mai (Gabonactu.com) – Bertrand Zibi Abeghe, le plus célèbre prisonnier politique au Gabon a été partiellement lavé de l’accusation d’association de malfaiteurs mais reste en prison, a appris Gabonactu.com de source proche de la justice gabonaise.
Ancien député du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) qui avait défié le président Ali Bongo Ondimba en démissionnant de manière spectaculaire durant la précampagne électorale pour la présidentielle de 2016, Bertrand Détenu a été incarcéré depuis le 1er septembre 2016. Il est inculpé pour crime contre la paix publique, association de malfaiteurs, instigation aux actes ou manœuvres de nature à provoquer des troubles ou manifestations contre l’autorité de l’Etat et instigation aux violences et voies et de fait, non-assistance à personne en danger et détention illégale d’armes à feu, coups et blessures volontaires aggravés, séquestration arbitraire.
Selon un communiqué conjoint des activistes Georges Mpaga, Georges Bruno Ngoussi et Eliane Oyougou, le juge d’instruction a abandonné toutes les charges précitées. Cependant, l’ancien député est renvoyé devant le tribunal correctionnel sur un supposé délit d’instigation à commettre des troubles ou manifestations contre l’autorité de l’Etat. Le juge a notifié cette décision à l’intéressé le 15 mai dernier.
« La Société civile considère que la détention de Bertrand Zibi Abeghe est de nature politique pour avoir exprimé publiquement sa désapprobation de la gestion scabreuse du pays sous l’administration d’Ali Bongo et réclamé respect du vrai résultat de l’élection présidentielle du 27 août 2016 gagné par Jean Ping », déclarent les activistes signataires du communiqué.
« La Société civile exige la libération sans condition de Bertrand Zibi Abeghe et l’ensemble des prisonniers politiques qui croupissent sans jugement dans les geôles mortifères du régime en place », poursuivent-ils.
« La Société civile invite la Communauté notamment les Etats-Unis d’Amérique dont deux citoyens figurent parmi les personnes détenues et torturées, l’Union Européenne et les Nations-Unies, à amplifier les pressions sur le régime d’Ali Bongo pour la libération de tous ces détenus d’opinion et la fin de la répression contre ses membres, l’opposition et les activistes », urgent les trois activistes.
Les avocats de Bertrand Zibi Abeghe n’ont pas encore pris la parole. La date de son procès n’est toujours pas connue.
Carl Nsitou