Une vue de l’entrée principale de l’IAI lundi 12 mars 2018 @ Gabonactu.com
Libreville, 13 mars (Gabonactu.com) – Les étudiants de l’Institut africain d’informatique (IAI) ont décidé à leur tour d’entrer en grève hier lundi pour exiger la reprise des cours gelés depuis trois semaines par leurs enseignants en grève pour exiger 8 mois de salaires impayés, a constaté un reporter de Gabonactu.com
« Nous sommes venus au Gabon pour apprendre et non pour rester dans nos chambres qui ne sont pas d’ailleurs des palaces », a confié à Gabonactu.com un étudiant debout au soleil devant le portail central de l’établissement.
Les étudiants inquiets pour leur avenir ont dit épuiser toutes les procédures pour ramener les enseignants dans les salles des cours mais rien n’a été fait. Pour espérer se faire entendre, ils ont bloqué le portail centrale par des tables bancs, brûlé les pneus et filtrent les entrées dans l’établissement où les espaces verts ne sont pas entretenus et la peinture presque plus rafraichies depuis des années.
« Ils ont confisqué les notes des examens effectués en février. Tout est paralysé ici », a ajouté un étudiant probablement originaire du Tchad.
Depuis 3 semaines, les enseignants ont cessé de travailler pour réclamer 8 mois d’arriérés de salaire et un meilleur managment de leur établissement.
« Nous avons tenté de négocier mais la direction s’est radicalisée. Au contraire, elle a annulé le contrat de notre délégué du personnel en violation de la loi », a confié à Gabonactu.com un enseignant en colère. Celui-ci a indiqué que l’établissement a cessé de verser les cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).
Etablissement inter-état, IAI dont le siège est à Libreville a été créé il en janvier 1971 à Fort Lamy, actuel Ndjamena, capitale du Tchad pour former des cadres africains en informatique et briser la fracture numérique entre le nord et le sud.
L’institut regroupe 11 pays de l’Afrique francophone à savoir : Gabon, Cameroun, Togo, Niger, RDC, République Centrafricaine, Tchad, Sénégal, Cote d’Ivoire, Bénin, Burkina Faso. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire n’envoient plusieurs leurs étudiants au Gabon. Environ 9 pays continuent de faire vivre cette initiative avangardiste qui a formé des très hauts cadres de l’Afrique francophone.
Des arriérés de cotisations des pays membres plomberaient le fonctionnement de l’établissement.
Carl Nsitou