Un agent de la SEEG à l’oeuvre à Cosmopark @ archives Gabonactu.com
Libreville, 8 mars (Gabonactu.com) – Un contrat de plusieurs milliards de FCFA en faveur d’une filiale du groupe Olam qu’Antoine Boo, dernier Directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), sous contrôle de Veolia, n’a pas signé alors qu’il était dans le circuit depuis 2016 aurait justifié l’éviction du groupe français du Gabon.
La bombe a été lâchée par le journal gabonais en ligne Gabonreview.com généralement très bien informé. Le journal a obtenu une copie du contrat selon lequel la SEEG était contraint de verser 4,41 milliards de francs CFA, chaque année et pendant 29 ans à GSEZ-Infra, filiale de GSEZ (Gabon special economic zone) au capital de 10 millions de francs CFA créée en 2015.
Le contrat, d’un montant total de 69,32 milliards de francs CFA, porte sur le financement et la réalisation d’ouvrages et la fourniture d’équipements, par GSEZ-Infra. Il s’agit notamment de la réalisation de 541 km de ligne haute tension (pour le transport de l’électricité vers différentes usines d’Olam, 170 km de ligne basse tension (pour l’alimentation électrique de zones rurales) et le renforcement des centrales électriques de Bitam, Lambaréné, Fougamou et Mouila. Les ouvrages et équipements seraient la propriété de l’Etat, confiés en gestion à la SEEG, dans le cadre de la Concession. En contrepartie, l’État s’engage à verser à GSEZ-Infra la somme de 6,932 milliards de francs CFA, correspondant à 10% du montant du contrat, pour le démarrage des travaux. La SEEG quant à elle doit verser à la Société de Patrimoine qui reversera à GSEZ-Infra, la somme de 2,206 milliards de francs CFA par semestre, de 2018 à 2046, soit 4,412 milliards francs CFA par an pendant 29 ans.
Selon Gabonreview, le projet de contrat, prévu pour être signé en 2016, a effectivement été signé en 2017 par Messieurs Patrick Eyogo Edzang, ministre de l’Énergie et de l’Eau, Ernest Mpouoh Epigat, directeur général de la Société de Patrimoine et Gagan Gupta, président directeur général d’une entreprise jusque-là inconnue : GSEZ-Infra. Par contre Messieurs Régis Immongault Tatangani, ministre de l’Économie, de la Prospective et de la Programmation du Développement, et Antoine Boo, directeur général de la SEEG, également prévus au nombre des signataires, n’ont pas signé le document.
Joint au téléphone par Gabonreview, le ministre de l’Énergie et de l’Eau, laisse entendre que la SEEG a finalement été exclue de la signature de ce contrat, passé en dernier lieu entre l’Etat gabonais, Olam à travers GSEZ-Infra, et la Société de Patrimoine. Un système de péréquation a été mis en place en vue de l’amortissement des investissements d’Olam. Patrick Eyogo Edzang met en avant l’aspect social de ce projet : de nombreux villages et regroupements urbains bordant ces infrastructures de distribution publique d’électricité en zone rurale, vont en bénéficier en fourniture d’électricité.
La non signature du contrat par la SEEG suite au manque d’engagement de Veolia aurait irrité les autorités gabonaises qui sont passées à la vitesse supérieure.
Le contrat est probablement passé à exécution puisque par coïncidence ou simple hasard de calendrier, le jour où la SEEG a été réquisitionné, le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba inaugurait sur la route nationale N°1 le premier tronçon électrifié par le groupe Olam.
Ci-dessous le lien pour télécharger le contrat :
https://drive.google.com/file/d/17W7HnRCmClqOdaxWVqdieKYoluJOQfnc/view
Camille Boussougou et Gabonreview