Libreville, 8 mars (Gabonactu.com) – Le groupe français Veolia a désigné le cabinet Mayer Brown pour attaquer le Gabon devant les tribunaux suite à son éviction manu militari du Gabon où il avait le monopole dans la distribution de l’eau et l’électricité depuis 1997 pour mauvaise qualité de services fournis aux populations, révèle l’hebdomadaire français destiné à l’Afrique, La Lettre du continent.
« Sur fond de guerre de communiqués avec Libreville, Véolia, a pour sa part, d’ores et déjà mandaté le cabinet Mayer Brown pour attaquer le Gabon », écrit La lettre du continent du 7 mars 2018.
Pour ce journal, la décision de chasser Veolia du Gabon a été pilotée depuis le palais présidentiel de Libreville par le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Brice Laccruche Alihanga. L’ambition, inavouée, serait de disposer du cash généré tous les jours par cette entreprise dont les clients payent le service avant de le consommer.
Veolia génère par an quelques 223 milliards de FCFA de chiffre d’affaires, un pactole très important pour l’Etat gabonais en crise économique depuis 2014 suite à la brutale chute des cours des matières premières.
« La reprise temporaire et manu militari de cette entreprise par le gouvernement permet ainsi aux autorités publiques de remettre la main sur une véritable machine à cash », écrit la Lettre du continent.
L’actuel Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet n’en a pas été tenu informé. Le ministre de l’eau et de l’énergie, Patrick Eyogo Edzang aussi a été moins mis au parfum de tout le dossier, selon le journal français.
« Les autorités gabonaises peinent à avancer des éléments probants à l’appui de leur décision. Le jour de la notification, le ministre Eyogo Edzang avait laconiquement invoqué ‘’la dégradation du service public aux usagers », relève la Lettre du continent ajoutant que depuis lors d’autres arguments sont venus se greffer dont celui de la pollution avancé, le 27 février dernier par le porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilie-By-Nze.
« Même si Brice Laccruche Alihanga a tenté d’expliquer, début mars, la position du Gabon auprès de Franck Paris, le Monsieur Afrique d’Emmanuel Macron, cette décision réactive le spectre d’un rejet des intérêts français au Gabon », conclu l’article.
Cité par la presse locale qui soupçonne le groupe singapourien Olam d’avoir instigué cette éviction, Olam Gabon a, une fois encore, rejeté ces accusations fallacieuses et mensongères.
Camille Boussougou