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Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le président de l’Union du peuple gabonais (UPG), Jean de Dieu Moukagni Iwangou a publié le week-end son agenda de sortie de la crise postélectorale marquée par une division du Gabon en deux camps : celui du pouvoir incarné par Ali Bongo Ondimba et de l’opposition dirigé par Jean Ping considéré par ses partisans comme le président de la République élu après le scrutin querellé du 27 août 2016.
L’agenda recommande un véritable dialogue entre les deux camps. Jean de Dieu Moukagni Iwangou, connu comme un soutien de Jean Ping, disqualifie Ali Bongo Ondimba dans le droit de convoquer ce dialogue. Il l’accuse d’avoir utilisé les armes du Gabon contre les gabonais. Jean Ping de son côté « n’a pas la légitimité » pour convoquer ce dialogue, selon le président de l’UPG.
Il propose alors de faire recours à l’ONU, institution de règlement de conflits. L’ONU jouera le rôle médiateur. Elle s’entourera des experts de l’Union africaine et de l’Union européenne.
Moukagni Iwangou suggère que les décisions soient prises par consensus et que les actes du dialogue soient transformés en loi par un referendum.
A l’issue du dialogue, Jean de Dieu Moukagni Iwangou propose la mise en place d’un pouvoir de transition dont le chef de la transition sera désigné durant le dialogue ainsi que le Premier ministre. Le gouvernement sera désigné à parité (1/3) majorité-opposition.
La transition durera deux ans. Le futur président de la République doit être élu deux mois avant la fin de la transition. L’élection aura lieu en deux tours, si nécessaire et sur la base des listes électorales biométriques. Elle sera organisée par une commission électorale remaniée durant le dialogue qui décidera également d’annuler le scrutin du 27 août 2016 à cause d’une mauvaise collecte des procès-verbaux et de la destruction des bulletins de vote.
L’agenda de Moukagni Iwangou ne prévoit pas le sort à réserver à Jean Ping ni au président de la République actuel, Ali Bongo Ondimba. Il recommande cependant la dissolution de la Garde républicaine (GR) et l’affectation de tous ses éléments dans la police, la gendarmerie ou l’armée.
Le dialogue qu’il propose sera précédé d’une libération de toutes les personnes détenues dans le cadre de la crise postélectorale. Il suggère aussi leur dédommagement.
Carl Nsitou