Me Martial Dibangoyi Loundou durant la conférence de presse le 30 août 2016 à la chambre de commerce @ Gabonactu.com
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Les avocats de Bertrand Zibi Abeghe demandent la liberté provisoire de leur client emprisonné dans la nuit du 31 août au 1er septembre dernier au QG de Jean Ping suite aux violences post-électorales intervenues dans le pays après l’annonce de la victoire du président Ali Bongo Ondimba.
« Nous sommes convaincus que Bertrand Zibi bénéficiera de sa liberté provisoire comme toutes les personnes qui ont été arrêtés dans les mêmes circonstances que lui », a déclaré Me Martial Dibangoyi Loundou durant la conférence de presse qui se tient actuellement à la Chambre de commerce de Libreville.
Une première demande de liberté provisoire avait déjà été déposée mais elle était rejetée, a poursuivi l’avocat.
Plusieurs chefs d’accusation pèsent contre lui. Il est entre autre poursuivi pour Instigation à la violence et voie de faits. Il serait aussi à l’origine des troubles à l’ordre public et des actes de défiante à l’autorité de l’Etat, a expliqué Me Cédric Maguisset, un autre avocat du détenu. » Ce sont des simples affabulations « , a-t-il insisté précisant que l’arme en question est un pistolet.
Me Henri Moutendi Mayila a ajouté que Bertrand Zibi est aussi poursuivi pour détention illégale d’arme à feu. L’arme a été saisie par des éléments de la Direction générale des recherches dans son chantier de construction d’une maison au nord de Libreville.
» C’est une accusation montée de toute pièce« , a dénoncé l’avocat qui s’est interrogé » pourquoi avoir perquisitionné son chantier et non son domicile« .
Enfin Me Jean Paul Imbong Fadi a révélé que Bertrand Zibi est aussi poursuivi pour non assistance à personne en danger. Ces accusations sont formulées par un jeune qui a affirmé avoir été torturé dans le QG de Jean Ping. Bertrand Zibi, présent pendant la torture n’a pas intervenu pour le sauver.
L’ancien député de Minvoul, Bertrand Zibi Abeghe avait publiquement démissionné du PDG et remis son mandat de député en août dernier devant le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba en plein meeting dans le Woleu Ntem. Son acte avait suscité une véritable levée de bouclier dans le pays.
Bertrand Zibi qui détient la double nationalité gabonaise et américaine avait automatiquement rejoint l’opposition. Il était devenu l’un des principaux soutiens de Jean Ping.
« C’est un prisonnier politique », a conclu Me Dibangoyi Loundou. Il risque entre 1 à 10 ans de prison ferme.