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Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le Réseau des Organisations de la Société Civile pour l’Économie Verte en Afrique Centrale (ROSCEVAC) et le Haut Conseil des Acteurs Non Etatiques du Gabon (HCANEG), ont dans un communiqué publié à Libreville déploré l’expulsion musculée de plus de 1 500 migrants subsahariens d’Algérie et appellent l’Organisation des nations unies (ONU) et l’Union Africaine (UA) à veiller à la protection des droits des ces populations fragiles.
A la veille de l’ouverture du premier « Forum Africain d’Investissement et d’Affaire d’Alger », les autorités algériennes ont procédé, durant le week-end allant du 3 au 4 décembre dernier, à l’arrestation de quelques 1 500 migrants de différentes nationalités sub-sahariennes (Cameroun, Mali, Guinée, Côte – d’Ivoire, Nigeria, Niger), dont la majorité a été recensée au quartier de Bouchebouk dans la commune de Dely Ibrahim.
Ce n’est pas la première fois que le Gouvernement algérien entreprend ce genre d’opérations musclées. A la fin de l’année 2014, c’est dans la ville d’Oran que les forces de police avaient ciblé des sub-sahariens, arrêtant indistinctement près d’un millier de personnes. Au mois d’août dernier, ce sont plus de 400 migrants maliens qui avaient été expulsé manu-militari. De même, ce sont près de 18.000 nigériens qui ont été déportés par l’Algérie depuis 2014.
Le 7 décembre courant, les opérations d’expulsion ont commencé, avec le Niger et le Mali comme premières destinations. Le HCANEG et le ROSCEVAC dénoncent « des déportations massives organisées par les pouvoirs publics algériens ».
La société civile gabonaise regrette les déclarations tonitruantes de M. Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des Droits de l’Homme directement rattachée à la présidence algérienne.
M. Ksentini a affirmé que » la présence des migrants et des réfugiés africains dans plusieurs régions du pays peut causer plusieurs problèmes aux algériens », précisant que « nous (algériens) sommes exposés au risque de propagation du Sida ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles à cause de la présence de ces migrants (…) ces maladies sont considérées comme quelque chose d’habituelle et de normale par cette communauté ».
L’opération d’expulsion massive a commencé la nuit du jeudi 1er décembre dans la capitale algérienne. Sa brutalité a été qualifiée de « chasse à l’Homme noir » des des médias français.
Ces brutalités n’ont épargné ni les migrants en situation régulière, ni les femmes enceintes, les enfants et les nouveaux nés. Même les détenteurs de cartes de réfugiés (HCR) ont été arrêtés dans les rues, dans leurs appartements, ainsi que sur les chantiers de construction (parfois commandés par l’Etat) où ils travaillent.
Les migrants ont été divisés en deux groupes: un 1er convoi de bus a pris la route de Tamanrasset à 2000 km au sud du pays, où ils ont été enfermés dans des camps. un 2ème qui a été emmené sur un camp de rétention insalubre dans le quartier de Zéralda en périphérie de la capitale où ils ont séjourné à même le sol, et sans les rudiments de la dignité.
50 camions transportant les ressortissants nigériens sont arrivés à Agadez (Niger) en fin d’après – midi du 7 décembre, en provenance de Tamanrasset. Un autre convoi est arrivé à Kidal (Mali) transportant les migrants maliens; les autres ont été emmenés à In Guezzam, selon les témoignages d’un migrant à Reporters-dz.
Cette opération a trouvé un large écho auprès des médias, notamment africains et européens. En effet, des médias camerounais, gabonais, sénégalais, maliens, guinéens, français, belges, italiens, espagnoles et anglais ont unanimement condamné un coup de filet arbitraire, raciste et violent.
Gaston Ella