Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le Secrétaire exécutif adjoint de l’ex Union nationale (opposition), Paul Marie Gondjout a déclaré que malgré l’interdiction du ministère de l’Intérieur, le Front de l’opposition effectuera sa marche vers le palais de justice pour aller déposer sa plainte contre Ali Bongo Ondimba pour faux et usage de faux à propos de son acte de naissance.
« Nous ne faisons pas une manifestation en tant que telle. Nous irons déposer une plainte au palais de justice », a dit M. Gondjout interrogé en début de soirée mercredi au siège de l’ex union nationale.
« Nous serons comme tout citoyen qui prend un taxi pour aller faire des course ou qui marche. Nous allons marcher pour aller déposer une plainte. C’est simple », a-t-il ajouté.
Justifiant l’appel à la mobilisation lancé via des tracts, des sms et les réseaux sociaux, M. Gondjout a précisé que le Front souhaiterait être accompagné par ses militants et sympathisants durant cette marche.
« Si nous organisons une manifestation, on l’aurait fait comme nous savons le faire. Mais là il ne s’agit pas d’une manifestation », a-t-il martelé.
« Nous marcherons sans attenter à l’ordre public ou quoi d’autre », a-t-il insisté.
« Nous demandons à la police de nous accompagner, de nous sécuriser parce qu’à Libreville il y a parfois des bandits à gauche et à droite, on ne sait jamais … après nous partirons chacun chez soi. Tranquillement », a-t-il dit avec prudence.
Gondjout a précisé que la plainte ne sera pas déposée au nom du Front. Elle sera déposé par les personnalités signataires de l’acte fondateur du Front.
Mercredi dans la soirée, le Ministre de l’intérieur, Guy Bertrand Mapangou a annoncé dans une déclaration officielle que la marche du Front de l’opposition gabonaise est illégale et interdite.
« La marche qu’entend organiser le Front ce jeudi 13 novembre (…) est illégale et interdite », a déclaré M. Mapangou.
Le Front de l’opposition, organisateur de ladite marche est un groupement politique sans existence légale parce que non enregistré par le ministère de l’Intérieur, a affirmé le ministre.
Plus grave, Le front n’a pas sollicité l’autorisation du ministère de l’Intérieur pour organiser cette manifestation. Le ministre qui s’appui sur les dispositions d’une loi gabonaise du 8 juin 1960 obligeant les organisateurs d’une manifestation publique de faire une demande précisant « le but, le lieu, le jour et l’heure » dans un délai de 3 jours ou 15 jours au plus tard.
« Nous entendons donc faire respecter l’ordre, la discipline et l’Etat de droit sous toutes ses formes, en veillant particulièrement à l’application des dispositions légales en matière de libertés publiques auxquelles nous sommes soumis », a averti le ministre.
Le Front de l’opposition regroupe les cadres de l’ex Union nationale (Zacharie Myboto, Casimir Oyé Mba, Paulette Missambo, André Mba Obame, Jean Ping, Jacques Adiahénot…
Il souhaitait déposer une plainte contre Ali Bongo Ondimba pour faux et usage de faux. Le président gabonais est accusé dans un ouvrage du journaliste écrivain français Pierre Péan d’avoir falsifier son acte de naissance avant d’être candidat à l’élection présidentielle de 2009. Pierre Péan affirme qu’Ali Bongo Ondimba est originaire du Biafra, la province sécessionniste du Nigéria qui a été ravagée par une guerre civile.
La constitution gabonaise précise que ne peut être candidat à l’élection présidentielle que le gabonais dont le père et la mère sont de nationalité gabonaise. D’où l’empressement des membres du Front de l’opposition.
Délégué de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation, Guy Maixent Mamiaka a interdit, mercredi soir, une marche d’un groupe d’opposants prévue jeudi à Libreville pour aller déposer une plainte au tribunal de Libreville contre le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, soupçonné par un journaliste-écrivain français de ne pas être gabonais de souche et d’avoir falsifié un acte de naissance pour se présenter à l’élection présidentielle de 2009.
« Les organisateurs n’ont fait aucune demande » donc « la marche est interdite », a affirmé le ministre qui s’appui sur les dispositions d’une loi gabonaise du 8 juin 1960 obligeant les organisateurs d’une manifestation publique de faire une demande précisant « le but, le lieu, le jour et l’heure » dans un délai de 3 jours ou 15 jours au plus tard.
Selon le gouvernement, les manifestants n’ont pas pris la peine de respecter cette loi d’où la décision d’interdire la marche.
Plusieurs leaders réunis au sein d’une coalition dénommée « Front de l’opposition » ont invité depuis samedi dernier leurs militants et sympathisants à les rejoindre pour une marche vers le tribunal de première instance de Libreville. La marche a pour thème « Ali montre nous ton acte de naissance ».
« Nous poursuivons le président Ali Bongo pour faux et usage de faux », a déclaré Paul Marie Gondjout, un des cadre du front de l’opposition.
Dans son livre « Nouvelles affaires africaines, mensonges et pillages au Gabon », paru récemment en France aux éditions Fayard, l’essayiste français, Pierre Péan accuse le président gabonais d’être un fils adoptif d’Omar Bongo Ondimba. Il serait originaire du Biafra, région sécessionniste du Nigeria.
La famille Bongo Ondimba et le gouvernement rejettent ces accusations. Les autorités gabonaises ont porté plainte contre M. Péan à Paris en France où le livre a été publié.