C’est l’un des phénomènes les plus écœurant du pays, celui du branchement anarchique de câbles électriques. À ce jour, aucun quartier du Gabon n’est épargné. À Port-Gentil, plus précisément à la hauteur du quartier Côte-d’Azur dans le 2ème arrondissement, des toiles électriques se sont érigées en maître absolu des lieux au point de culminer à plusieurs mètres de haut sur des poteaux de fortune. C’est suite au récent cas de mort d’un jeune garçon, que les populations de cette partie de Port-Gentil, tirent la sonnette d’alarme sur des éventuels cas d’électrocution à l’approche des grandes pluies.
« Dernièrement nous avions perdu un enfant. Il revenait de l’école ce jour pluvieux, en marchant il a trébuché sur les fils de courant et il est mort électrocuté. La zone ici est bourrée de câbles coupés, et ça ne fait que tuer les enfants. Il n y ‘a aucune sécurité Ici. Quand il pleut c’est grave, il faut venir vite attendre ton enfant à la route pour le soulever jusqu’à la maison », déplore Loire Eli Mulungui, un des riverains.
En effet, l’année dernière un enfant de 10 ans avait perdu la vie pour s’être aventuré dans une marre d’eau jonchée de câbles électriques. Pieds nus, il s’est brutalement fait électrocuter. Cet accident n’est pas le premier du genre dans ce quartier qui rencontre tous les problèmes.
Dépourvus de moyens financiers pour tenter de régulariser cette situation, les riverains sont contraints d’abandonner leurs câbles de courant à même le sol par manque de poteaux de la Société d’énergies et d’eau du Gabon (SEEG). Certains ont également été obligés de les accrocher sur des poteaux de fortune capables eux aussi, de prendre feu à tout moment.
Dans ce quartier sous-intégré, le problème d’eau et d’accessibilité par manque de route, se pose également avec acuité.
Vincent Ranozinault
