Sorti en catimini de la prison centrale le lundi 27 juin dernier après 5 ans de privation de liberté, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016, Roland Désiré Aba’a Minko annonce qu’il prendra publiquement la parole ce lundi pour raconter ses douloureux souvenirs à la prison centrale de Libreville et dessiner sa nouvelle vision pour le Gabon.
Le désormais ancien prisonnier animera à cette occasion une conférence de presse à son ancien QG de campagne au camp de police situé vers SOGATRA.
Roland Désiré Aba’a Minko avait été jeté à la prison centrale de Libreville en juin 2017 suite à un appel à une révolution pour renverser le président Ali Bongo Ondimba, mal élu, selon lui.
Au terme de son procès, la justice gabonaise l’avait condamné à 10 ans de prison dont 5 avec sursis.
En rappel, l’ancien candidat qui s’était finalement retiré pour soutenir Jean Ping avait été arrêté le vendredi 16 juin à Libreville alors qu’il avait tenté de se cacher au siège de la Délégation de l’Union européenne où il s’était introduit avec une bombe présumée.
Avant sa tentative de fuite, l’opposant avait commis un commando qui a attaqué de manière simultanée ce jour-là trois médias gabonais (TV+, Africa N°1 et Kanal 7) pour imposer la diffusion sur leurs antennes d’un message vidéo intitulé « la révolution du peuple ».
Dans ce message diffusé partiellement par la télévision privée TV+ où le personnel avait été pris en otage sous la pression des armes factices également, Roland Désiré Aba’a Minko déclarait « qu’accompagné d’autres compatriotes déterminés à animer une révolution pour la libération du peuple, ils ont planifié des actions de déstabilisation de l’autorité de l’Etat ».
L’opposant avait annoncé avoir posé « des explosifs dans les édifices publics avec mise à feu télécommandée et la prise en otage des occupants, la neutralisation des sites militaires stratégiques identifiés par satellite ».
Dans le message, Roland Désiré Aba’a Minko avait appelé à une paralysie de l’économie nationale en demandant à tous les opérateurs économiques de cesser toute activité.
Roland Désiré Aba’a Minko avait notamment demandé au chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba de « quitter ses fonctions dans un délai de 72 heures ». Dépassé ce délai, l’opposant avait prédit qu’il fera du Gabon « un point noir » en faisant sauter un à un les édifices publics déjà piégés.
Pendant que le commando opérait, Roland Désiré Aba’a Minko s’est rendu à l’ambassade de France pour remettre un mémorandum à la France lui demandant de dégager Ali Bongo Ondimba du pouvoir.
La coalition qui soutient Jean Ping avait précipitamment publié un communiqué pour se désolidariser de cette opération.
Camille Boussoughou