Jérémy Kombila Yenou, l’assassin de Dieudonné Pouabou Moussavou, devant la barre de la Cour criminel de Port-Gentil le 07 juillet © Gabonactu.com
La Cour d’Appel Judiciaire qui présidait en matière criminelle a lourdement condamné à une peine d’emprisonnement de 30 ans ferme Jérémy Kombila Yenou pour avoir tué de sang-froid, au moyen de l’arrache-clou et des coups de couteau, Dieudonné Pouabou Moussavou, son cousin.
C’est une histoire de discussion familiale qui a très mal tourné à Port-Gentil, la capitale économique du Gabon. Jérémy Kombila Yenou, un jeune gabonais âgé de 20 ans au moment des faits, avait soudainement piqué une crise de colère, dû au manque de soutien de sa famille, qui s’était lavée les mains face à la santé de son père gravement malade.
En entrant où il résidait avec son géniteur, il a décidé de brûler le domicile familial où dormait tranquillement ce jour-là, le chef de la famille avant d’être stoppé par le voisinage. Réveillé, Jean-Louis a appelé l’une de ses sœurs qui n’a pas répondu. C’est finalement le lendemain matin, un dimanche 07 mars 2021 précisément aux environs de 10h, qu’elle va joindre son frère qui va lui relater avec les moindres détails, ce qui s’était passé. Remontée, elle s’est rendue précipitamment au quartier N’tchéngué où était domicilié le futur assassin afin de discuter avec lui. Offusqué par les paroles ainsi que les reproches que venait de lui faire Béatrice, Jérémy a décidé alors de disparaître pour se rendre sur la route de l’aéroport où vivait les époux Pouabou.
Avec lui, un arrache-clou soigneusement dissimulé dans son pantalon. Sur les lieux, il s’est autoproclamé comme étant le « nouveau Messi du Gabon » promettant de restaurer l’image de son pays et d’imposer les valeurs saintes comme voulues par Dieu. Le mari alors présent sur place, en l’occurrence Jean-Claude Pouabou Agaya, a aussitôt stoppé de telles velléités. Ce qui n’a pas plu à cet acteur de film hollywoodien investi d’une mission criminelle.
De là, il a soustrait deux couteaux à la cuisine. En tentant d’aller chercher la police parce-que Jérémy devenait de plus en plus agressif, Jean-Claude ne s’est pas rendu compte qu’un terrible drame guettait sa maison. Derrière lui, le gangster réveilla brusquement la progéniture de Jean-Claude, lui ordonna de déployer toutes les portes de la maison. Pourquoi ? Personne n’a jamais su le mobile. Dieudonné Pouabou Moussavou un des fils, qui était debout face à la porte du dortoir de ses parents, reçut plusieurs coups de pied de biche au niveau de la nuque lorsqu’il a essayé de l’ouvrir pour s’échapper, avant que son assassin saccage tout sur son passage.
Touché sévèrement au niveau crânien, il s’est écroulé pour ne plus jamais se relever. Insaisissable l’assassin déchaîné lui administra également plusieurs coups de couteaux sur le long du corps, comme agit très souvent un charcutier sur une viande. C’est ainsi qu’il a été saisi manu militari par les officiers de police judiciaire appelés à la rescousse, le sang sur les habits. Malheureusement Dieudonné est décédé de suite d’un arrêt cardio-respiratoire suite à une hémorragie liée à de multiples liaisons.
Le 07 juillet 2022 au cours de son audience devant la Cour d’Appel Judiciaire de Port-Gentil qui statuait publiquement en matière criminelle, l’assassin a reconnu avoir ôté la vie à Dieudonné Pouabou Moussavou avant toutefois, de rester imprécis sur son mode opératoire, prétextant par la suite, ne plus se rappeler. Le ministère public au cours de ses réquisitions, a indiqué que lors de la commission des faits ces actes étaient accompagnés de barbarie et de torture avant de requérir la culpabilité de l’accusé et sa condamnation à la perpétuité. Malgré la plaidoirie de la défense qui est restée crispée face à cette cruauté, qui a cependant sollicité de la part de la Cour un acquittement de leur client du fait de son supposé déséquilibre mental lors des faits, Jérémy Kombila Yenou a été reconnu coupable du délit de meurtre puis condamné à 30 ans de réclusion criminelle assorti d’une amande de 20.000.000 de FCFA. Une somme qui représente les dommages intérêts qu’il est sensé solder solidairement avec Jean-Louis Wora.
Vincent Ranozinault