Jean Remy Yama à sa sortie de prison en octobre 2016 après 89 jours de détention © archives Gabonactu.com
Jean Remy Yama, président de Dynamique unitaire (DU), la plus grande coalition des syndicats des fonctionnaires a été placé mercredi sous mandat de dépôt pour abus de confiance, a annoncé son avocat Me Jean Paul Méthode Imbong Fadi.
C’est pour la seconde fois que Jean Remy Yama est jeté en prison sous Ali Bongo Ondimba. En 2016, il avait passé 89 jours à la prison centrale de Libreville pour avoir « jeté des cailloux » sur des policiers.
On rappelle que Jean Remy Yama a été arrêté dimanche dernier alors qu’il s’apprêtait à se rendre au Sénégal pour des soins médicaux. Il souffre des problèmes cardiaques.
Après son arrestation, il a été conduit dans les locaux de la Direction Générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité Militaire (DGCISM) plus connue sous l’appellation B2.
Selon Me Imbong Fadi, le syndicaliste est poursuivi dans l’affaire de la SCI Serpentin du nom d’une société immobilière créée par des universitaires dans le but de construire eux-mêmes des logements des enseignants sur un « ilot de 37 hectares » gracieusement offert aux universitaires à Angondjé (nord de Libreville) par l’ancien président gabonais, Omar Bongo Ondimba.
Une plainte avait été déposé contre lui par Thierry Blanchard Ekogho, enseignant à l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM).
Le plaignant réclame le remboursement de 40 millions de FCFA, une somme qu’il affirme avoir avancé en 2013, pour l’acquisition d’un duplex auprès de la SCI Serpentin.
Un procureur avait déjà placé cette affaire sans suite puis que la SCI Serpentin avait livré une maison inachevée d’une valeur estimée à 35 millions de FCFA.
Une source judiciaire proche du dossier a affirmé à la rédaction de Gabonactu.com que d’autres enseignants ont porté plainte contre Jean Remy Yama et que le classement sans suite n’éteint pas l’affaire.
Me Fadi Imbong, l’avocat de Jean Remy Yama sans dénoncer un acharnement s’interroge pourquoi il fait l’objet de ces poursuites ?
« La SCI Serpentin a deux gérants statutaires pourquoi s’en prendre à Yama qui n’a pas personnellement encaissé les sommes en réclamées ? Au surplus il ne peut pas y avoir un abus de confiance ou une escroquerie à lui reprocher dès lors qu’il existe une procédure devant le juge civil. Il est de principe que celui qui a saisi le juge civil ne peut plus saisir le juge pénal et le Procureur le sait. Il avait classé cette affaire sans suite renvoyant les parties devant le juge civil ! » explique Me Fadi Imbong.
Antoine Relaxe