Quelques 102 femmes dont 15 de nationalité étrangère menacent d’entamer une grève de la faim dès ce mercredi pour exprimer leur ras-le-bol suite aux brimades, attouchements, harcèlement, et humiliations dont elles sont l’objet par le personnel de l’administration pénitentiaire chargé de leur sécurité, a appris Gabonactu.com de sources concordantes.
« Elles sont fatiguées des humiliations. On les appelle par assassine, voleuses, droguées et non par leurs prénoms ou noms », a confié à un reporter de Gabonactu.com un membre de la famille d’une détenue. Une détenue qui est en prison pour une affaire de meurtre va être appelée » la tueuse, » une autre « la voleuse”, ou encore “la criminelle.«
« Quand elles vont dans les toilettes elles sont fouillées jusque dans le fonds des sous-vêtements. Elles mangent le poulet avec un morceau de pain tous les jours. Le droit à la cuisine leur désormais interdit après une visite inopinée du directeur de la prison ayant constaté qu’il y avait trop de femmes dans la cuisine… », a poursuivi la source.
Le 25 novembre dernier, l’ONG SOS prisonnier avait déjà alerté sur la situation explosive qui se prépare dans le quartier des femmes à la Maison d’arrêt de Libreville aussi connue sous le nom de « sans famille ».
Les détenues réclament une visite du commandant en chef de la sécurité pénitentiaire, une visite du ministre de la justice afin qu’elles vident leur sac trop plein de remord.
« Elles aussi méritent le plan national d’élimination des violences faites aux femmes », plaide le parent d’une détenue.
Construite durant la période coloniale pour 300 détenus, la prison centrale de Libreville compte actuellement près de 3 000 prisonniers.
Camille Boussoughou