Me Jean Paul Moumbembé, avocat du commandant Patrick Moubogha © Gabonactu.com
Patrick Moubogha, chef d’antenne des services de la Direction générale de la Documentation et de l’immigration (DGDI, ex-CEDOC) a été condamné vendredi à 2 mois de prison dont 22 jours fermes au terme d’une audience tenue au tribunal de 1ère instance de Tchibanga, a appris Gabonactu.com auprès de son avocat.
Patrick Moubogha devait avoir quitté rapidement la prison de Tchibanga pour avoir déjà purgé la totalité de sa peine de prison ferme.
« Nous avons de la chance », a exulté maitre Jean Paul Moumbembé, avocat du célèbre « détenu ».
« Nous avons obtenu une condamnation à 2 mois de prison dont 22 jours fermes, une durée qui couvre la durée purgée par mes clients à la maison d’arrêt. Ils sortent aujourd’hui », s’est satisfait l’avocat dépêché à Tchibanga par la DGDI pour défendre l’officier supérieur et deux de ses présumés complices impliqués dans l’affaire dite du « poisson braisé de Tchibanga ».
En effet, tout était parti du mardi 22 Juin 2021, aux environs de 21h dans un quartier du 1er arrondissement de la commune de Tchibanga. Une jeune fille qui serait la copine du policier vient à un grill pour commander du ‘’poisson braisé’’. Or, il n’en restait qu’un seul, commandé et déjà payé par Wilfried Mba Moure, le gendarme, d’ailleurs debout en attente.
Face au refus catégorique de se faire servir le dernier poisson malgré son instance, la jeune dame finit par s’en prendre au client ne sachant pas qu’il est gendarme. Celui-ci l’ayant envoyé paitre du fait de ses propos mal placés, la jeune dame est allée appeler son copain, commandant de police, qui était dans un bar à côté. Une altercation verbale s’en suit. Le commandant et ses amis auraient roué de coups le gendarme. Celui-ci fini par être conduit à l’hôpital.
Le gendarme après des soins à Tchibanga et à Libreville avait décidé de porter plainte au tribunal de 1ère instance de Tchibanga. Convoqué à plusieurs reprises, le commandant Patrick Moubogha ne se serait jamais présenté d’où son inculpation, son interpellation et son incarcération.
COUP DE THEATRE
Le dimanche 25 juillet 2021, Patrick Moubogha serait sorti de force de prison par près d’une cinquantaine de policiers qui n’auraient pas apprécié cette incarcération. Ils fondaient leur action par le fait que l’incarcération d’un policier n’est pas décidée par un procureur mais par l’Inspection générale de police.
Cependant, le scénario monté par la police pour arracher cette libération a fait grand bruit. Finalement l’officier est ramené en prison où il a tranquillement attendu son procès. Fin d’une histoire dont l’onde de choc s’est percutée jusqu’au-delà des frontières nationales.
Camille Boussoughou