Les figures de proue du MOGABO au terme d’une causerie politique en janvier 2015 à Owendo © Archives Gabonactu.com
Libreville, 31 janvier (Gabonactu.com) – Le Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (MOGABO), puissant courant politique du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) ayant marqué positivement ou négativement la gouvernance du 1er septennat du régime d’Ali Bongo, perd désormais en influence, ses ténors à l’instar d’Ali Akbar Onanga Y’Obegué, Christian Magnagna et Massard Kabinda Makaga sont parmi le dernier carré à être virés du gouvernement ,semble-t-il pour leurs propres turpitudes.
Le MOGABO aura remporté toutes les batails du premier mandat d’Ali Bongo (2009-2016). Composé des fidèles parmi les fidèles du numéro un gabonais, ce mouvement avait une forte capacité de nuisance. Il écrasait tout ce qui pouvait se dresser sur son chemin. L’autre courant politique à son temps « Héritage et modernité », devenu par la force de choses le Rassemblement héritage et modernité (RHM, opposition), en avait fait les frais.
Ce courant politique, animé par les « nouveaux venus », appellation de Guy Nzouba Ndama, ancien président démissionnaire de l’Assemblée nationale, avait poussé tout le monde à la porte. Les barons du PDG de l’air Omar Bongo qui voulaient s’opposer au MOGABO, ont été contraints de rallier l’opposition avec armes et bagages.
« On ne fait pas du neuf avec du vieux », des célèbres proposés agaçants prononcés en 2014 dans un meeting à Franceville (sud-est du pays) par Ali Akbar Onanga Y’Obegué, alors puissant secrétaire général du gouvernement. Ces propos avaient selon l’opinion triturés le septennat d’Ali Bongo. Le général à la retraire Jean Boniface Asselé, l’oncle maternel du Président de la République, l’ancien premier ministre Jean François Noutoume Emane, Guy Nzouba Ndama et bien d’autres hiérarques du PDG à l’époque, ont dénoncé ces propos « puants » qui avaient mis en mal l’unité et contribué aux démissions en cascade du parti dit « des masses ».
Le second septennat d’Ali Bongo, inscrit sous le sceau de « l’Egalité des chances » vise vraisemblablement à rectifier le tir selon certains observateurs avertis de la vie politique gabonaise.
La décente aux enfers des membres du MOGABO a commencé après le congrès de la « régénération et de la revitalisation » du PDG organisé du 8 au 10 décembre 2017. Le « distingué camarade président » du PDG par ailleurs président du Gabon Ali Bongo Ondimba avait annoncé le « changement de paradigme ».
Des gros bouleversements survenus au sein du parti se sont entendus progressivement au cœur de l’appareil étatique. Le gouvernement composé le 4 mai 2018 avait annoncé les couleurs avec la sortie inattendue du gouvernement de Pacôme Moubelet Boubeya, considéré comme l’éminence grise du MOGABO. D’autres ténors du courant politique sont encore en sursis.
Sydney IVEMBI