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Libreville, 13 novembre (Gabonactu.com) – La Banque africaine de développement (BAD) et le fonds d’investissement dédié aux infrastructures Africa50 ont signé récemment à Johannesburg en Afrique du sud un accord avec la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo Brazzaville pour développer et financer le projet de pont route-rail pour relier Kinshasa et Brazzaville, les deux capitales les plus proches du monde.
Le document a été signé en marge de l’Africa Investment Forum, le forum pour l’investissement en Afrique organisé par la BAD du 6 au 9 novembre dernier à Johannesburg.
Aux termes de cet accord-cadre, les deux gouvernements ont mandaté Africa50 et la BAD pour développer le projet sous la forme d’un partenariat public-privé. La BAD apportera les crédits nécessaires au projet sous l’égide de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Africa50 pilotera le développement du projet, se chargeant notamment de sélectionner un partenaire stratégique, et fournira des fonds pour la construction de l’ouvrage.
« La modernisation des infrastructures de la République du Congo compte parmi nos grandes priorités, notamment dans les transports, car cela peut nous aider à diversifier notre économie à travers une hausse des échanges et des investissements », a déclaré Jean-Jacques Bouya, ministre des Grands travaux de République du Congo. « Les impacts socio-économiques positifs de ce projet seront considérables, stimulant la croissance du commerce et la croissance économique et créant des emplois en République du Congo et au-delà », a-t-il ajouté.
« La construction de ce pont, non seulement reliera nos deux villes, mais activera l’intégration régionale au-delà de nos frontières », a renchéri Modeste Bahati Lukwebo, ministre du Plan de la République démocratique du Congo. « La République démocratique du Congo est fière de s’associer à cet effort, qui est dans le droit fil de notre vision de la modernisation des infrastructures de base. Nous sommes impatients de travailler avec Africa50, avec la Banque africaine de développement et avec la Communauté économique des États de l’Afrique centrale », a-t-il indiqué.
Ce projet phare, qui s’inscrit dans le plan d’action prioritaire du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA), dirigé par la Commission de l’union africaine (CUA), consiste en un pont à péage de 1 575 mètres sur le fleuve Congo. Il comportera une voie de chemin de fer unique, une route à deux voies, des trottoirs et un poste-frontière à chaque extrémité, et sera connecté à l’infrastructure routière existante sur chacune des rives.
En 2017, le coût en avait été estimé à 550 millions de dollars.
Cet ouvrage a vocation à améliorer les réseaux de transport entre Kinshasa et Brazzaville. Ces deux capitales sont les plus proches du monde géographiquement, mais ne sont aujourd’hui reliées que par des ferries. Une fois le pont construit, le trafic actuel, estimé à 750 000 personnes et à 340 000 tonnes de fret par an, devrait passer à plus de 3 millions de personnes et à 2 millions de tonnes de fret d’ici à 2025.
Les autorités des deux pays travaillent depuis longtemps sur ce projet d’infrastructure crucial. En 2007, ils avaient signé les protocoles initiaux et ont coopéré depuis lors à la réalisation des études de faisabilité avec la Banque africaine de développement.
« L’idée de connecter les deux capitales remonte au milieu XIXe siècle. Ce projet n’est qu’un début, car il y en aura d’autres », a rappelé de son côté Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement.
Pierre Guislain, vice-président de la Banque chargé du secteur privé, des infrastructures et de l’industrialisation, a souligné : « Ce projet illustre la nature même de la mission de l’Africa Investment Forum : créer des partenariats entre des institutions africaines et le secteur privé pour la réalisation de projets transformateurs. »
« A cheval sur deux frontières, ce projet présente des défis uniques et complexes en termes de structuration et d’élaboration, et nécessite un cadre de partenariat public-privé solide et détaillé. C’est là que notre expertise en matière de développement de projets peut faire la différence. Sous l’égide de la République démocratique du Congo et de la République du Congo, et avec l’appui de la Banque africaine de développement et de la CEEAC, nous sommes convaincus que ce projet transformateur pourra se concrétiser en l’espace de quelques années », a déclaré Alain Ebobissé, directeur général d’Africa50.
Carl Nsitou