La police gabonaise patrouille sur la plage du Tropicana pour dissuader des baigneurs @ Gabonactu.com
Libreville, 12 juin (Gabonactu.com) – La plage du Tropicana, proche de l’aéroport international Léon Mba de Libreville, où les corps de 3 élèves ont été repêchés après une noyade, est désormais quadrillée par la police en application de la décision du parquet de Libreville annoncée lundi par le procureur de la République, Steeve Ndong Essame Ndong.
« Nous procédons à une sensibilisation des personnes qui tentent de se balader ou se baigner sur cette plage », a confié à un reporter de Gabonactu.com un officier de la Police des Plages chargé de veiller à l’application de la décision du parquet.
« Beaucoup de librevillois n’ont pas certainement écouté l’annonce du procureur », a reconnu l’officier dont les éléments procèdent en permanence à des patrouilles pédestres sur le rivage.
La zone interdite s’étend du Pont de Guégué jusqu’au messe des officiers. Seuls les riverains sont autorisés de sortir de leur domicile pour prendre un peu d’air frais.
La fermeture provisoire permettra la poursuite de l’enquête ouverte suite aux informations faisant état de 15 élèves disparus après une baignade sur la plage du lycée Léon Mba. Le parquet a reconnu que 3 corps ont été repêchés par les sapeurs pompiers sur la plage du Tropicana. Il s’agissait bien des élèves du CES d’Akébé venus se baigner le 25 mai dernier pour célébrer la fin de l’année scolaire.
L’affaire a été révélée dans les réseaux sociaux qui ont évoqué 15 morts dont les dépouilles n’étaient pas trouvables. Le témoignage sur la chaine de télévision francophone TV5, d’un parent dont le fils a été victime de cette noyade a relancé le débat le 11 juin.
Les parents et les réseaux sociaux ont évoqué des corps mutilés. Des organes vitaux auraient été prélevés à des fins fétichistes, selon ces sources.
« Le gouvernement rappelle-t-il et fait constater à l’opinion nationale et internationale, qu’à la veille de chaque consultation électorale, depuis 2009, des esprits malins et chagrins s’éveillent pour voir dans chaque décès d’un gabonais un crime qu’ils qualifient mécaniquement et tendancieusement de crime rituel », a réagi mardi le ministre de la Communication, porte parole du gouvernement, Guy Bertrand Mapangou.
Le ministre a aussi dénoncé une récupération politicienne de ces disparitions. « Le Gouvernement s’insurge contre toute forme de récupération à visées politiques », a notamment déclaré le ministre expliquant le long silence de l’exécutif par la volonté des services compétents de réaliser en toute quiétude les investigations nécessaires.
Carl Nsitou