Un policier éclaireur devant les grévistes enfermés dans la concession du ministère @ Gabonactu.com
Libreville, 26 mars (Gabonactu.com) – Un groupe d’enseignants du primaire et du secondaire sans salaire et percevant un présalaire depuis trois ans a cadenassé lundi le portail principal du ministère de l’Education nationale au centre ville de Libreville, a constaté un reporter de Gabonactu.com.
Les grévistes dont le nombre avoisine les 200 personnes ont débarqué lundi matin au siège du ministère et enchaîné le portail central. Debout ou assis à l’intérieur de la concession, ils exigent des postes budgétaires qui leur permettront de devenir des salariés et sortir de la précarité actuelle.
« Ca fait 3 ans que nous travaillons sans salaire. C’est un maque de considération pour l’administration publique, notre employeur », a déclaré un enseignant parti de Mouila au sud du pays pour participer à ce mouvement.
« Nous sommes les enseignants de la promotion 2015 – 2016 sortis de l’école des instituteurs, de l’école normale supérieure et de l’école normale de l’enseignement technique », a précisé un autre.
Environ 1 000 enseignants de cette promotion seraient concernés par cette situation. Pour survivre, l’Etat leur verse un présalaire dont le montant mensuel varie entre 180 000 et 230 000 FCFA selon la catégorie.
Ce qui irrite ces enseignants, c’est que leurs collègues ayant bénéficié d’un recrutement direct les années suivantes perçoivent régulièrement leur salaire.
« Notre place n’est pas ici. Nos places sont dans nos salles de classe. C’est l’Etat qui doit trouver la solution pour nous ramener dans nos salles de classe », a vociféré un autre.
Les grévistes disent avoir épuisé toutes les procédures légales. Ils affirment avoir écrit des lettres, rencontrés différentes autorités, y compris le Premier ministre, pour faire entendre leur cris de détresse mais sans solution.
Sous la pression du FMI et de la Banque mondiale, l’Etat gabonais, en pleine crise économique, a décidé de ne plus opérer des recrutements dans la fonction publique actuellement pléthorique, sauf dans les secteurs vitaux : la défense, la santé et l’éduction. Les enseignants grévistes s’interrogent pourquoi l’Etat fait-elle la sourde oreille ?
Des policiers dépêchés sur place n’ont pas intervenu. Le mouvement est non violent. Il ne déborde pas dans la rue.
Carl Nsitou