Le musulman Ali Bongo finance les travaux d’une église à Libreville

Cette nouvelle église, dont les travaux ont commencé il y a quelques années, est l’œuvre d’une jeune communauté sacerdotale, l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, fondée il y a 25 ans au Gabon par Mgr Gilles Wach, avec le soutien de Mgr Cyriaque Obamba, alors évêque de Mouila. Cet édifice sacré rassemble déjà de nombreux fidèles du quartier et de toute la ville qui apprécient particulièrement la beauté de la liturgie latine et le chant grégorien. Selon le vœu de l’Archevêque de Libreville, Mgr Basile Mvé Engone, qui l’a érigée en paroisse en 2008, l’église Notre Dame de Lourdes est devenue un centre de vie religieuse et culturelle pour beaucoup, et participe pleinement à la vitalité de l’église du Gabon, notamment à travers des projets humanitaires dont tous peuvent bénéficier.

Un pas décisif vers l’achèvement de cette nouvelle église paroissiale sera la finalisation de la façade, rendue possible grâce à un don personnel du Chef de l’État qui, avec ce geste généreux, a voulu contribuer à la construction d’un chef d’œuvre d’art et de foi au milieu de la capitale gabonaise. Le geste du Président est non seulement un acte de reconnaissance envers cette jeune communauté qui œuvre depuis 25 ans dans notre pays, mais c’est aussi plus largement une appréciation de toute l’action de l’Église catholique au Gabon, ainsi qu’une contribution importante pour l’attractivité de la capitale gabonaise, tant pour nos compatriotes que pour les touristes étrangers.

Mgr Gilles Wach, fondateur et Prieur général de l’Institut du Christ Roi, a envoyé son Vicaire général, Mgr Rudolf Michael Schmitz, et l’intendant d’art sacré de ce même Institut, l’Abbé Alexander Willweber – décoré pour son travail artistique par le Pape Benoit XVI – pour s’occuper de cet œuvre d’art unique. Ces deux Allemands ont présenté le projet de façade au Chef de l’État il y a deux ans et surveillé l’avancée des travaux avec le chanoine Bertrand Bergerot, jeune curé de la paroisse.

L’extraordinaire beauté de la façade est constituée par l’harmonie entre une architecture classique romaine et des carreaux fabriqués de manière artisanale au Portugal, les azulejos. Ces carreaux de faïence, faits et peints à la main, présentent différentes scènes très expressives. Le panneau central représente l’Adoration de l’Enfant-Jésus par les Rois mages. Il est entouré des saints patrons de l’Institut, ainsi que des grands archanges Michel et Raphaël, qui semblent garder la porte de l’église. Le tout est couronné par une représentation de l’Annonciation d’une grande douceur. Les couleurs (bleu, blanc et jaune) sont caractéristiques des azulejos, qui sont utilisés pour la décoration des églises depuis le 16^e siècle. Le dessin, conçu par l’abbé Willweber, intègre des motifs religieux bien connus avec des hommes, des animaux et des plantes africaines. L’ensemble reflète une rare élégance et une beauté qui parlent à tous les cœurs. Par la clairvoyance du Chef de l’État, Libreville s’enrichit d’un monument unique et accessible à tous.

Les ouvriers vont bientôt commencer le travail sur le clocher qui sera également recouvert d’azulejos : un travail qui est le fruit d’une collaboration internationale d’architectes, d’artisans et d’ouvriers, la plupart Gabonais. L’Abbé Willweber est déjà très satisfait du résultat obtenu : « Je suis très reconnaissant au Chef de l’État et à mes supérieurs de m’avoir permis de réaliser ce joyau au Gabon, et pour les Gabonais ! »

L’inauguration de la façade est prévue pour le mois d’août prochain en présence d’Ali Bongo Ondimba, d’un cardinal de la curie romaine, de l’archevêque de Libreville et de tous les amis de la paroisse. Beaucoup attendent déjà la poursuite des travaux à l’intérieur de l’église, dans le même style : Notre Dame de Lourdes deviendra ainsi un point de référence au cœur de la capitale pour les amateurs d’art du monde entier et un nouveau joyau pour Libreville.

Source : DCP