Dans la capitale économique, la municipalité peine à contenir l’occupation anarchique des espaces publics par les commerçants. Malgré l’opération « Libérez les trottoirs » initiée par la Délégation spéciale chargée de la gestion de la Commune de Port-Gentil, province de l’Ogooué-Maritime (littoral sud), les vendeurs ambulants reprennent progressivement possession des trottoirs, compromettant la circulation des piétons et l’ordre urbain.
Le constat actuel est amer et saute aux yeux. Dans plusieurs zones commerciales de la ville dite ‘’de sable’’, comme au ‘’Grand-Village’’ ou ‘’La Balise’’, où est passée l’opération ‘’Libérez les trottoirs’’, les commerçants se sont à nouveau installés sur les des trottoirs et autres terre-pleins, toujours sur leurs gardes et habiles pour échapper aux contrôles.
Résultat, les piétons, relégués sur la chaussée, doivent désormais partager l’espace avec les véhicules, au péril de leur sécurité. Ce bras de fer permanent entre la mairie et les commerçants révèle les limites des actions ponctuelles face à une réalité sociale enracinée un peu partout dans les grandes villes du Gabon.

Faute de solutions structurelles et d’un véritable encadrement de l’économie informelle, les trottoirs de Port-Gentil et d’ailleurs risquent de rester le théâtre d’un désordre quotidien, où piétons et automobilistes paient le prix d’un équilibre encore introuvable entre survie économique et ordre public.
La lutte engagée par la municipalité de Port-Gentil contre les commerçants récalcitrants reste, pour l’instant, sans issue claire, ni vainqueur, ni vaincu, si ce ne sont les usagers qui en paient le prix. Dès son arrivée à la tête de la Délégation spéciale, Pierre Rizogo Rousselot avait affiché sa volonté de restaurer l’image et l’ordre dans la capitale économique.
Parmi les mesures phares mises en œuvre pour atteindre cet objectif ambitieux figurait l’opération d’envergure « Libérez les trottoirs », visant à débarrasser le domaine public des commerçants installés de manière illégale. Une initiative qui, de l’avis général, avait porté ses fruits : piétons et automobilistes pouvaient alors circuler aisément, sans encombre. Mais, « à beau chasser le naturel, il revient au galop », comme qui dirait.
Alph ’-Whilem Eslie et Darène Mabelle Ayingone