Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars de chaque année, « La préservation des glaciers », thème de la présente édition, la Direction générale de l’eau (DGE) du ministère de l’Energie a, dans le cadre des activités y relatives, ouvert le bal mardi par une session de sensibilisation sur la gestion durable des ressources en eau. Cette activité concernait principalement les élèves du Lycée Lubin Martial Ntoutoume de Ntoum, à une quarantaine de kilomètres de Libreville, sur la route nationale 1, où se trouvent les installations de captage et de production d’eau de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG)
Bien accueillie par les élèves, cette séance de sensibilisation a consisté à présenter à ces derniers les opportunités de formation et d’emplois dans les différents métiers liés à la production et à la distribution de l’eau potable.

« L’eau c’est la vie et il était nécessaire de présenter à nos jeunes apprenants les opportunités qui se définissent dans le secteur de l’eau en termes de métiers à exercer plus tard. Nous nous réjouissons de l’auditoire que nous avions en face, des élèves des séries scientifiques, particulièrement ceux des terminales C, des premières S et de seconde », a renseigné Paterne Amédée Tonda Yamba, Chef de service d’approvisionnement en eau à la DGE.

Au-delà, il s’agit d’une campagne de sensibilisation visant à attirer l’attention, aussi bien des élèves que de leurs enseignants sur les enjeux liés à cette ressource fragile qu’est l’eau potable, à sa gestion durable et aux gestes à adopter pour éviter le gaspillage. « Grâce à une sensibilisation sur l’eau et sur les différents métiers autour de l’eau, nous savons désormais qu’il ne faudrait pas gaspiller de l’eau et qu’il ne faudrait pas non plus la polluer de l’eau », se réjouit Franck, un élève de terminale C.
Les réalités du terrain
Sorties des célébrations, les populations gabonaises, dans le Grand Libreville notamment, éprouvent d’énormes difficultés au quotidien pour accéder à l’eau potable. De nombreux quartiers sont privés du précieux liquide des journées, voire des semaines entières, dans un stress hydrique devenu intenable.
« Nous, résidents du quartier Beau-Séjour à Okinda, faisons face à un grave problème d’approvisionnement en eau. L’eau n’est disponible qu’un jour par semaine, chaque vendredi. Cette situation rend la vie quotidienne très difficile et pousse de nombreuses personnes à déménager. Nous ne pouvons plus supporter cette situation », a fulminé Yvette N., mère de famille résidant dans ce quartier du 5ème arrondissement de Libreville.

« Il est rare que de l’eau parvienne dans notre quartier. Nous sommes contraints d’aller puiser de l’eau au puits pour nous laver, faire la lessive, ou encore recueillir de l’eau de pluie. Pour notre consommation, nous devons acheter des bonbonnes d’eau minérale. Cette situation devient insupportable, et nous demandons au président de la transition de nous venir en aide », a renchéri Georges D., habitant d’Akébé, dans le 3ème arrondissement de Libreville, visiblement désappointé.
Esquisse de solutions
Initié dans le cadre de la coopération entre le Gabon et la BAD, le Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et assainissement de Libreville (PIAEPAL), témoigne d’un engagement commun à améliorer les conditions de vie des citoyens. Le programme devrait permettre d’augmenter le taux d’accès à l’eau potable de 55 % en 2018 à 75 % à la fin du projet, soit plus de 300 mille personnes dans le Grand Libreville, tout en réduisant significativement les pertes d’eau non facturées.
Féeodora Madiba et Frida Dodo
