Opération de rachat de la dette : Pour desserrer l’étau autour de l’économie et du budget de l’Etat

Au cours d’une conférence de presse tenue au siège du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) lundi, le ministre de l’Economie et des participations, Mays Mouissi, assisté du Directeur général de la dette (DGD), Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, a donné plus amples explications sur les tenants et aboutissants de l’opération de rachat anticipé de la moitié de l’Eurobond de la république gabonaise, contracté en 2015 sur le marché financier international. L’échéance de remboursement de cette dette, environs 400 milliards de Francs CFA était fixée à juin 2025, donc l’année prochaine, alors que le Gabon apurait depuis lors le paiement du service de la dette, c’est-à-dire les intérêts liés à cette dette auprès de ses créanciers.

On retiendra des principales explications du ministre de l’Economie et des participations que le rachat anticipé de la moitié de cette dette, près de 200 milliards de Francs CFA, permet d’envisager le paiement de ladite dette à un horizon relativement lointain, de mobiliser et d’orienter les ressources et le budget de l’Etat vers le financement des projets de développement urgents et pressants.

Elle est aussi la preuve parlante de la solvabilité de l’Etat et de sa capacité à rembourser sa dette conventionnée, vis-à-vis de ses créanciers extérieurs notamment, vers lesquels le Gabon peut donc à nouveau retourner sereinement, afin de continuer à solliciter des emprunts nécessaires au financement de ses projets de développements, a-t-on appris.     

Le Directeur général de la dette, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi et le ministre de l’Econome, Mays Mouissi, au cours de la séquence d’échanges avec les journalistes © Gabonactu.com

Autre avantage, le positionnement au cœur de cette opération, de l’administration (notamment les services de la DGD) et des acteurs bancaires locaux, notamment Attijariwafa Bank (ancienne UGB) et Ecobank, qui est une plus-value. L’Etat gabonais aura désormais, par l’implication des banques gabonaises, à rembourser les sommes dues à des taux relativement bas et en monnaie locale (le Francs CFA), échappant ainsi aux fluctuations du dollars, devise dans laquelle l’Eurobond avait été émis en 2015.

Pour le Patron du département en charge de l’Economie, « l’objectif de rachat, conclut en moins de deux mois, le 14 novembre en cours, a été pleinement atteint avec la participation de plus de deux cent soixante investisseurs internationaux, pour un montant de 275 milliards de Francs, soit plus de 156% du montant attendu », s’est réjoui Mays Mouissi.

Et le membre du gouvernement de vanter « des performances très appréciables de cette opération de rachat, comparativement aux opérations similaires réalisées depuis le début de cette année 2024 dans les pays comparables en Afrique et sur d’autres continents », a-t-il fait savoir

Mays Mouissi a tout de même renseigné, qu’il lui est incapable de dire à quoi aura concrètement servi cette dette de 400 milliards de Francs CFA contractée en 2015, en termes de construction et d’acquisition d’équipements socio collectifs ou de donner toute indication précise sur une quelconque ligne d’affectation de cet emprunt, n’ayant trouvé aucune trace à son arrivée à la tête du ministère de l’Economie et des participations.

M.-O. Mignonne

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