Christian Patrichi Tanasa, ancien Administrateur Directeur général de Gabon Oil Compagny (GOC), la société nationale des hydrocarbures a fait sa première apparition publique samedi à Libreville lors d’un repas organisé en son honneur par sa famille au quartier Belle vue 1 environ 3 mois après sa sortie de prison.
Les invités à ce repas convivial ont découvert un homme considérablement diminué par ses 5 ans de détention à la prison centrale où il avait été placé sous mandat de dépôt depuis le 27 nombre 2019 dans le cadre d’une opération mains propres baptisée Scorpion. Il a perdu son visage jovial de poupée Barbie. Preuve des conditions rudes de détention que décrivaient ses avocats.
Poursuivi pour détournement des fonds et blanchiment des capitaux, Christian Patrichi Tanasa était accusé d’avoir détourné plusieurs milliards de FCFA à son profit mais aussi au profit de l’ex Première dame Sylvia Bongo Ondimba et de Brice Laccruche Alihanga, ancien Directeur de cabinet de cabinet de l’ex chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
Devant la barre, le jeune diplômé de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) et des Universités françaises, spécialiste des Mines, des Hydrocarbures et de l’intelligence économique, n’avait pas reconnu ces faits. Ses avocats dénonçaient un procès politique.
Nommé ADG de la GOC le 5 mai 2018 à l’âge de 36 ans, Christian Patrichi Tanasa a dirigé la société jusqu’en novembre 2019. Il était l’un des cadres interpellés puis jetés en prison dans le cadre de l’opération Scorpion qui s’était soldée par l’installation aux commandes d’une nouvelle classe des jeunes dirigeants que les gabonais appelaient « la Young Team ».
Ces jeunes dirigeants ont été eux-mêmes balayés par le coup d’Etat du 30 août 2023. Certains ont remplacé dans les cellules de la prison centrale de Libreville les victimes de l’opération scorpion.
Carl Nsitou
