Génocost : la Communauté congolaise du Gabon commémore les morts et les survivants de la guerre de l’Est

L’ambassadeur de la RDC au Gabon,  François Luambo et d’autres diplomates durant la commémoration des morts de l’Est à Libreville

Rendre hommage aux morts et aux survivants du génocide congolais, dénoncer le pillage systématique des ressources mais aussi et surtout raviver la flamme patriotique au moment où leur pays continue de subir les affres d’une « agression lâche et injuste » de la part de son voisin, le Rwanda.

La diaspora congolaise du Gabon a commémoré les disparus de la guerre qui sévit dans la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC).  Lors de cet événement de dénonciation et de sensibilisation qui s’est déroulé le 02 Août dernier à l’hôtel Tropicana dans la partie nord de Libreville, la symbolique du deuil à travers le port de la tenue noire était bel et bien au rendez-vous. L’atmosphère ne pouvait qu’être lourde et pesante.

C’est le sens à donner à l’initiative prise par l’ambassade de la République Démocratique du Congo au Gabon qui a organisé une conférence débat sur le thème : « Génocost congolais : Genèse, enjeux et recommandations ».

Citant le chef de l’Etat Felix Tshisekedi, le professeur Bikelebieto Wata Felix, principal conférencier du jour, n’y est pas allé par le dos de la cuillère pour retracer la genèse de ce conflit ravageur en présence d’une belle brochette d’ambassadeurs, de diplomates accrédités et face à la communauté congolaise qui s’est mobilisée pour la circonstance.

« Tous les malheurs des Congolais remontent au 2 août 1998 ; cette date marque en effet la naissance d’une insurrection dans l’Est de la RD Congo, qui par la suite a pris des proportions extrêmes et révélé son vrai visage d’agression la plus meurtrière de l’histoire de la RD Congo de la part de son voisin le Rwanda à travers ses supplétifs du M23 », a-t-il expliqué.

Concernant les enjeux, ceux-ci sont malheureusement antagonistes selon les protagonistes. Morceaux choisis : « Il s’agit génocost matérialisé par des tueries massives pour des intérêts économiques ; c’est une guerre d’occupation, de prédation et de pillages de minerais stratégiques notamment les 3 T (coltan, tantalite, tungstène) et d’autres ressources naturelles de la RDC qui profite à une chaine d’acteurs jouant le rôle de marionnettistes en tête desquels le Rwanda, les groupes criminels et affairistes occidentaux », a dit d’emblée le professeur conférencier.

Avant d’ajouter : « Pays solution face aux grands défis actuels de l’humanité dont la lutte contre le réchauffement climatique, la transition énergétique et l’autosuffisance alimentaire, la RDC développe tous les mécanismes de résilience et s’emploie à se battre pour ramener la paix à n’importe quel prix car sans la paix, il n’y a pas de développement ».

Dans sa ligne, la RDC se bat avec des stratégies comme la révision des contrats miniers, la transformation sur fond d’une industrialisation locale adossée à un discours invitant les uns et les autres de sortir de l’option de la contrebande marquée par des minerais de sang vers une logique de partenariat gagnant-gagnant dans le respect de la vie des Congolais.

En guise de clou pour cette commémoration pleine d’émoi, l’ambassadeur de la RDC  François Luambo en bon diplomate a apaisé les esprits en ces termes :  « Il faut continuer à négocier ; il y a trois(03) jours, nous étions à Luanda auprès du président Jao Laurenço pour la tenue de la 2ème réunion ministérielle sur la situation sécuritaire et de paix en RDC avec comme points d’orgue le Cessez-le- feu ; le plan de neutralisation des FDLR et le plan de désengagement des troupes ; les négociateurs devraient se retrouver  vers le 15 août».

Outre Libreville, notons que l’ensemble de la diaspora congolaise éparpillée à travers le monde (Bruxelles, Paris, Londres etc….) est montée au créneau et s’est appropriée cette commémoration aux morts de l’Est et aux survivants.

Dans cette mobilisation, l’opinion congolaise dans l’ensemble épingle la communauté internationale qu’elle accuse d’inaction, de complicité et d’une logique du double standard se traduisant par la mobilisation spontanée en faveur des morts issus des espaces des nantis qui contraste avec l’indifférence face aux morts de la RDC.  Elle dénonce sans fioriture la duplicité sous forme de « Deux poids, deux mesures ».

Antoine Relaxe

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