Ils sont trois responsables d’établissements privés qui ont été pris par les éléments de la Direction générale des recherches (DGR) de Port-Gentil, pour fraude et falsification de bulletins de passage. La tête de cette initiative est Arince Pretus Toumba Louzayadio, responsable du collège et lycée Rapontchombo de Port-Gentil situé derrière Codev dans le marché du grand village de Port-Gentil. Pour pouvoir donner à ses élèves ayant décroché depuis des années des bulletins, il s’est offert le luxe de trafiquer la plate-forme Xgest.
« Le problème n’est pas l’identifiant Xgest qu’on a pu changer. Lors du dépôt des dossiers à la DAP j’ai pas pu déposer les dossiers à la date indiquée par la tutelle, les noms des candidats n’ont pas été validés », reconnait Arince Petrus Toumba Louzayadioreconnaît, proviseur du collège et lycée Rapontchombo.
Ils sont au total trente-et-un apprenants qui n’ont pas pu passer leur examen cette année dont ; douze apprenants en classe de 3e et vingt-et-un en classe de terminale toute série confondues. Leurs dossiers ont été tout simplement rejetés pour fraude après constatation, par la direction d’académie provinciale.
« J’ai fait le constat à l’examen du BEPC que les dossiers des enfants n’avaient pas été validés, c’est pour quoi j’ai voulu sauver les classes de terminale en faisant un recours. Finalement les dossiers de classe de 3e et ceux de la terminale n’ont pas été validés », confirme t-il.
Une initiative qui a bel et bien générée des fonds conséquents. « Les frais de dossiers pour la 3e sont à 50 000 FCFA, et à 65 000 FCFA pour la classe de terminale », spécifie Arince Pretus Toumba Louzayadio.
Reconnaissant son erreur visant à satisfaire sa clientèle, le proviseur du lycée et collège Rapontchombo, n’était pas seul dans cette affaire rocambolesque affaire qui défraye la chronique ces dernières semaines. Afin d’assurer l’authenticité des bulletins, un facilitateur a joué le rôle de courroie de transmission auprès d’un informaticien.
« Dans la forme ce n’est pas un circuit légal que j’ai emprunté. Mais lorsque j’ai vu le premier bulletin il était bon, et donc pour les parents qui voulaient un service j’ai dit que je connaissais quelqu’un et on a poursuivi. Je demandais 50 000 FCFA par élèves pour avoir ce bulletin là ››, réaffirme le responsable de l’établissement scolaire Rapontchombo.
Il s’agit de Hugues Landry Stetchoua, un camerounais du collège Ambroise Maboumba de 39 ans père de trois.
‹‹ J’ai pris les dossiers non-conformes chez Arince Pretus Toumba pour les remettre à un informaticien que je connais. Il fallait établir des bulletins, et l’informaticien Parfait Mayagui m’a dit qu’il maîtrisait le programme Xgest. Je prenais juste l’acte de naissance moyennant 20 000 FCFA ou 30 000 FCFA par dossiers ››, explique Hugues Landry Stetchoua.
L’informaticien
« Mon rôle était de changer l’identité sur un existant car lors des réclamations des élèves, on avait constaté des noms et dates de naissance mal écrits. En allant modifier je me suis rendu compte que l’identité de l’élève n’était pas verrouillé sauf les moyennes », explique-t-il.
Hervin Emmanuel Nze Minkoue fait partie des élèves qui ont subi le préjudice. Cet apprenant de la classe de terminale A1 réclame réparation, et exige que l’État ferme cette école privée pour pas que d’autres élèves soient plongés dans le même bain l’année académique prochaine.
‹‹ Je demande juste un remboursement ››, dit-il.
Pour Williana Magoumba Tsielou de la classe de terminale A1 ‹‹ nous nous sommes rapprochés de notre proviseur il ne répondait plus à nos appels. Tout ce que nous voulons c’est que nous soyons remboursés et que l’État puisse avoir une compassion pour nous en nous orientant dans des écoles publiques, pour que nous puissions passer notre examen l’année prochaine », demande la jeune dame.
Jean-Jacques Rovaria Djodji